RABAT, capitale des maires du monde : ce n’est pas un gag!

En feuilletant LE MATIN  du mardi 15 mai 2012, j’ai vu en page 6 un long article intitulé “La capitale s’apprête à accueillir le 4ème congrès des maires du monde”.

Un tel événement prévu pour le mois octobre 2013  ne peut que réjouir le citoyen lambda comme moi, habitant la capitale du royaume! D’autant que l’article en question, comme tous les articles de LE MATIN, ne relève  que l’aspect positif et laudatif  de cette réunion internationale:

• Rabat est le première capitale arabe, musulmane, africaine à organiser ce congrès.
• Une association “Rabat 2013″ est mise sur pied pour mener à bien cette organisation.
• Le gouvernement met à la disposition de la ville une aide de près de 650 millions de dirhams.

Bref, tout pour rassurer le bon peuple de la ville de Rabat!

Mais il suffit d’un tour dans la ville pour  se poser des questions sur la capacité réelle de la capitale et surtout pour son équipe municipale, le maire en tête, de donner une image honorable de la cité face aux représentants “des cités et des gouvernements locaux unis”.

Même si ce congrès ne doit se tenir que dans plus d’une année, le maire de Rabat, Si Fathallah OUALALOU, aura-t-il le temps et les moyens de régler les grands problèmes qui minent la vie quotidienne de ses administrés et qui donnent une image dégradée de Rabat?

Je ne retiendrai que trois grands points noirs, la liste n’étant exhaustive et je vous invite à l’alimenter par vos commentaires.

En premier lieu, le fonctionnement normal des services municipaux est perturbé de façon endémique par les grèves à répétition. A titre d’exemple,   le dénouement d’une somme énorme de transactions se révèle aléatoire et parfois impossible par le fait que la simple légalisation de signature devient un véritable parcours du combattant.

Monsieur le Maire pourra toujours prétendre que la solution de ce problème le dépasse et qu’elle est entre les mains du ministère de tutelle et des syndicats. Mais l’organisation de permanences en vue d’assurer le service public ne doit pas être hors de ses compétences.

En second lieu, la propreté de la ville commence à constituer un problème de santé publique, tellement le ramassage des ordures se se fait dans des conditions souvent scandaleuses. Quand les agents des sociétés délégataires ne sont pas en  grève, comme c’est la cas ces derniers jours.

Cette situation n’est pas la plus idoine pour donner de la capitale du royaume une image digne et honorable.

Je pourrais également citer le problème des transports en commun qui plongent la ville dans un engorgement infernal. Il faut se donner la peine de passer par la place de Bab Al Had aux alentourse 19 heures pour avoir une idée – très partielle mai absolument conforme – de ce dont pâtissent quotidiennement  les habitants des quartiers périphériques.

Le manque d’autobus a donné lieu au recours au transport clandestin, avec tous risques et les aléas que cela comportent pour les usagers. Le comportement de “petits taxis” ne participe pas à la solution du problème des transports en commun : la très bizarre tendance de ces professionnels d’imposer les itinéraires à leur clientèle n’en est qu’un aspect  particulièrement désagréable.Les “grands taxis” , normalement spécialisés dans les liaisons intercommunales, ont envahi tous les quartiers de la ville entrainant toutes les nuisances et les dangers inhérents à ce genre de moyen de transport.

On  peut ajouter aux difficultés que connait la gestion de la ville Rabat les difficultés liées à la circulation automobile,  les problèmes de sécurité, le manque d’éclairage public dans certains quartiers et bien sûr le phénomène récurent des “farrachas”, ces vendeurs informels qui s’installent n’importe, ne respectant ni la loi ni les commerçants “patentés” ! Sans évoquer d’autres anomalies moins visibles mais plus profondes comme la carence d’une vie culturelle.

N’étant ni un spécialiste de la gestion municipale ni urbaniste, je n’ai relevé que les éléments qui frappent les yeux  des citoyens et citoyennes normaux et qui les gênent dans leur vie au quotidien.

Par ailleurs, je n’ai pas l’intention de trop accabler le maire de la capitale ; il aura assez à faire dans sa ville s’il veut qu’elle accueille dans les conditions les plus favorables ce congrès international qui réunira ses collègues du mon de entier.

Ce congrès durera quelques jours, mais Rabat et ses difficultés lui survivront!