Le père de Polo (ado incarné par Jérémie Duvall) est femme de ménage, essayant tant bien que mal de nourrir sa modeste famille. Voilà le sujet de départ de cette comédie sociale aux thématiques d’actualité (immigration, lutte des classes, adolescence), très ancrée dans l’air du temps. Articulé autour des problématiques contemporaines de la société française - dont découle la majorité des gags - Mon père est femme de ménage soulève l’intérêt par sa façon d’aborder des sujets universels : la difficulté d’élever ses enfants, de transmettre les bonnes valeurs dans un monde de plus en plus axé sur l’apparence (voir comment la sœur du jeune héros veut à tout prix devenir Miss).
Le film, adapté d’un livre lui-même écrit par la réalisatrice Saphia Azzeddine, dont c’est le premier essai au cinéma, pose de belles questions sur la réussite socio-personnelle et le déterminisme professionnel : peut-on s’extraire de son milieu de naissance ? Peut-on parler de réussite sans parler d’argent ? L’œuvre est certes tantôt anecdotique (mise en scène inexistante), tantôt maladroite (des situations trop caricaturales, des dialogues qui sonnent faux) mais possède une vraie fraîcheur et sincérité de ton. Faut dire que le casting, crédible, y est pour beaucoup, avec notamment François Cluzet, qui tient l’affiche avec le charisme qu’on lui connaît, parfait en paternel travailleur, super-héros du quotidien.