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La sélection

Par Irreguliere

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Je crois que c'est tout l'intérêt de la Sélection. Il y aura des candidates de tous horizons, très différentes — que ce soit au niveau du physique ou du tempérament. A travers nos échanges, j'espère découvrir ce que je cherche chez ma future femme et en apprendre un peu plus sur moi par la même occasion.

Bon, vous le savez hein, je suis une princesse, alors forcément, lorsqu'on me propose un roman avec une couverture qui mériterait un premier prix (je tuerais pour cette robe, je vous préviens, reste à savoir qui) et une histoire de prince qui recherche sa princesse, je ne peux que craquer. Alors évidemment, les choses ne sont pas si simples que ça, mais tout de même...

Dans le futur, après la Troisième Guerre mondiale, les États-Unis tels que nous les connaissons n'existent plus, et sont devenus une monarchie, Illeà. Dans ce monde, la famille de la narratrice, America, ne fait pas partie des plus malheureuses : elle appartient à la caste 5, celle des artistes, et se situe plus ou moins au milieu de l'échelle. S'ils ne sont pas riches, ils vivent du moins à peu près correctement. Mais lorsqu'un formulaire arrive pour inciter America à participer à la "Sélection", au cours de laquelle le prince choisira sa femme, tout le monde est en ébullition. America, elle, n'est pas d'accord, car ce qu'elle a lui convient. Et ce qu'elle a, c'est Aspen.

Ce roman constitue une excellente surprise. Je m'attendais à aimer le côté prince et princesse et à l'apprécier avec le regard d'une adolescente de 15 ans (ce qui n'est pas très difficile pour moi, il paraît que je manque de maturité), mais finalement, et c'est là qu'est la surprise, ce roman s'est révélé beaucoup plus riche que ce que j'attendais. Évidemment, on a au premier plan cette espèce de remake à la fois de Cendrillon et du Bachelor, avec un peu de free fight (les filles sont odieuses les unes avec les autres) et de vaste réseau de prostitution sordide, le tout surfant sur ce fantasme ô combien répandu chez les femmes de vouloir être traitée comme une princesse avec de belles robes et plein de gens pour vous servir (ne m'arrachez pas les yeux, je n'ai pas dit que toutes les femmes étaient comme ça ; nonobstant, je connais peu d'hommes rêvant de robes de grands couturiers...). Mais ça, c'est la partie immergée de l'iceberg. Car il s'agit en fait d'une vraie dystopie, que je dirais plus maligne que beaucoup en ce sens que le roman nous propose un monde a priori pas si désastreux que ça, avant de commencer à nous montrer ses failles (et je pense que cet aspect sera plus prononcé dans les deux tomes suivants). Disons que comparé à bien d'autres dystopies, le monde d'Illeà apparaît de prime abord vivable, même si loin d'être rose : il est bâti sur un système de castes (ce qui pour le coup est peu original) de 1 à 8, chacun faisant sa carrière en fonction de l'aide que ses ancêtres ont apporté à Illeà : il n'y a donc pas de choix ni de libre-arbitre ; on notera tout de même que dans ce monde, les enseignants appartiennent à la catégorie 3, c'est-à-dire presque l'aristocratie, et par rapport à notre pays où ils sont méprisés par tout le monde, j'ai presque envie de signer tout de suite pour aller y vivre, hein, mais bref. Les règles sont très strictes, et je vous laisse imaginer mon agacement devant cette question qui semble obséder les Américains de la virginité avant le mariage, devenue obligatoire. Mais bon, dans l'ensemble donc un monde cohérent et pas complètement invivable, mais qui va peu à peu se fissurer. 

Et puis, évidemment, il y a cette question de l'amour, et je me suis interrogée sur la portée symbolique de cette histoire de "Sélection". Parce que, au final, ce n'est pas faux de dire que l'amour est tout bien pensé une vaste compétition, mais une compétition où le vainqueur aura dû rester soi-même pour vaincre, et il me semble que c'est l'une des "leçons" de ce premier tome : America ne fait rien pour séduire le prince Maxon, au contraire même, et pourtant, tout de suite, il l'adore, et j'ai trouvé ça so romantic que mon coeur de midinette a fait "boum". Et ce d'autant plus que j'ai eu un véritable coup de foudre pour Maxon (bon, je sais, il est un peu jeune pour moi et je ne suis pas une couguar) que j'ai trouvé intéressant et attachant, et qui m'a plutôt émue. Alors qu'Aspen m'a énervée au plus haut point voyez, et j'espère vraiment qu'America fera le bon choix !

Donc un roman que j'ai trouvé assez intelligent et bien pensé, et qui m'a vraiment emballée ! Vivement la suite (et la série dont le tournage a dû commencer, ou ne devrait pas tarder à...) !

Lu aussi par Stephie, Mango et plein d'autres...

La Sélection

Kiera CASS

Robert Laffont, "R", 2012


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