Magazine Cinéma

« Augustine » : Soko, séchante, donne la réplique à un Vincent Lindon d’une absolue sobriété

Par Lana

Stéphanie Sokolinski, dite Soko incarne la célèbre patiente du Docteur Charcot.   © ARP Sélection

Stéphanie Sokolinski, dite Soko incarne la célèbre patiente du Docteur Charcot. © ARP Sélection

Pour son premier long métrage, Alice Winocour s’attaque à une montagne : les relations du docteur Charcot, spécialiste de l’hystérie dans le Paris lettré de la fin du XIX ème siècle, avec Augustine, célèbre patiente qui lui servit de cobaye jusqu’à sa mystérieuse disparition fin 1885. La réalisatrice, fraîchement sortie de la Fémis (section scénario) prend son sujet à bras le corps et brosse un topo fidèle des travaux réalisés par l’éminent professeur sur cette maladie alors mystérieuse qui faisait l’objet de « présentations publiques » au sein de la Salpetrière et de l’Académie de Médecine. Mais l’intérêt du film dépasse la simple évocation des travaux de Charcot. Winocour se place au cœur des relations qui animent le médecin et la jeune malade. Soif de comprendre chez l’un, confiance et soumission aveugle chez l’autre, évoluent progressivement vers un lien plus ambigu, où soignant et soignée, observant et observée ne font plus qu’un dans le désir. La lecture est ambitieuse, le traitement, à la hauteur. Bête de foire, tragiquement exhibée lors de séances d’hypnose suivies par les spécialistes comme autant de performances, Augustine prend peu à peu possession d’elle-même jusqu’à une ultime et bouleversante « présentation » publique, tandis que son mentor s’enfonce dans un abîme de confusion. L’omnipuissance de la médecine et l’oppression des femmes cèdent alors sous les barrières de la reconnaissance de l’autre. Dans le rôle d’Augustine, la chanteuse et comédienne Soko, déjà vue au cinéma dans « A l’origine », de Xavier Giannoli, est carrément séchante. Dans celui de Charcot, Vincent Lindon, d’une sobriété absolue, fait passer tout le désarroi d’un monde qui s’écroule.

L’Interview de Soko par Marie Elisabeth Rouchy

http://cinema.nouvelobs.com/articles/18561-cannes-2012-augustine-soko-sechante-donne-la-replique-a-un-vincent-lindon-d-une-absolue-sobriete?src=fb


Classé dans:Actualités


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lana 4822 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte