
Que je possède une arme, et que je sais tirez.
-Boris Vian, Le Déserteur
Dans la gestion de dépanneur du gérant Charest, il a envoyé au front sa caissière Bine Longchamps pour faire face aux étudiants dans une crise que son gouvernement n'a jamais comprise.
Avec une condescendance noyée dans le mépris ultime, il a osé prétendre "qu'il a tout fait". Sauf peut-être dialoguer pendant les dix premières semaines du conflit. Sauf assoir aussi, ne serais-ce qu'une seule fois, le chef lui-même à la même table que les leaders étudiants. Mais il vous mentira chaque soir qu'il a tout fait. Et vous les croirez. Car du fond des régions, vous croyez votre télévision.


La loi matraque 78 que fait avaler les Libéraux est lamentable. Rien ne justifiait de suspendre les droits démocratiques fondamentaux de l’ensemble des citoyens québécois, tel le droit de manifester qui sera désormais soumis à des conditions et des contrôles exercés arbitrairement par les corps de police. On laisse aux policiers le bon jugement d'intervenir ou non et on a vu dès le premier soir ce que cela a donné sur la terrasse de la brasserie Au Saint-Bock.

Partie 1, Chapître 1, article 3
Toute personne est titulaire des libertés fondamentales telles la liberté de conscience, la liberté de religion, la liberté d'opinion, la liberté d'expression, la liberté de réunion pacifique et la liberté d'association.
Ce sont ces trois derniers mots, la liberté d'association, que les Libéraux assassinent avec leur loi patibulaire.
Pour les étudiants, cette loi est une « déclaration de guerre ». Pour les groupes sociaux, c’est l’occasion saisie par l’État pour miner des droits fondamentaux.

Toute la semaine dernière j'avais dans ma voiture une feuille de chou que l'on distribue dans les stations de métro. À la une, les quatres visages des suspects d'avoir fait de la fumée dans le Métro: Roxanne Belisle, François Vivier-Gagnon, Vanessa L'Écuyer et Geneviève Vaillancourt. Chaque jour, malgré leurs visages fermés d'accusés, je les trouvaient plus beau que la veille. Chaque jour je repensais à ceux qui ont envoyé les photos aux médias et je me disais que c'est bien plus que de l'intimidation que j'aurais fait à ces sales délateurs. Il aurait fallu réinventer le mot violence.

Il faudra faire un exposé oral de son projet de manif afin de la valider ou non aux autorités. Il faudra de demander la permission afin de savoir si on a le droit d'être en colère. Il faudra dessiner le parcours pour rendre la tâche des gens qui vont vous coffrer, peut-être simplement parce que vous étiez là, plus facile.

Ce que j'aime dans tout ça c'est que le Québec, discute, échange, débat, articule sa pensée.
Plus que le gouvernement ne l'a jamais fait avec ses étudiants.
Ça, peu importe l'issue de ce conflit, c'est très sain.
Ne reste plus qu'à se débarrasser de ce qui l'est moins.
Le Québec pense.
Le feu commence.