Les Nuits n°9, un Cirque Royal moyennement garni pour accueillir celle qui, à 40 balais, se paye toujours un look d'adolescente timide, à la moue de petite fille boudeuse: Charlotte Gainsbourg.
Bizarrement, le Bota signe en dernière minute un avant-programme aux antipodes de la pop murmurée et intimiste de la fille à Jane et Serge, Joy as a Toy et son freaky rock expérimental .
Fire and rain feront-ils bon ménage, pas sûr!
Soft Machine ( 1968) et Kevin Ayers ( 1969) servent d'inspiration pour ce trio de dangereux Bruxellois: Jean Philipe De Gheest , drums ( Creature with the atom brain, Mark Lanegan band, Cheresse ...) - Gilles Mortio, basse, chant, clavinettes ( Claude Zac Ensemble, Pierre Vervloesem, Kings of Belgium...) et Clement Nourry guitare, chant ( Pierre Vandormael, Kris Defoort,Nicolas Kummert, Joachim Badenhorst, Michel Massot, Karim Gharbi... pour les collaborations jazz - Lyenn, Mrs Okkido, The Crappy Mini Band.. pour les aventures avant-garde).
Deux albums chez Cheap Satanism ' Valparaiso' et ' Dead as a Dodo' et des gigs aux quatre coins du royaume.
Une guitare Lynchéenne ouvre le surf bal des vampires ' Zombie Safari', on est plus proche de John Zorn que de Justin Timberlake.
Le haché 'Disco Dog' marie des atmosphères Frank Zappa/ X-Legged Sally. Nourry, affamé, est vachement énervé, derrière, ça martèle joyeusement, quant au chant on peut le comparer à un glapissement de clebs en manque de Royal Canin.
Pour le linéaire ou le facile à digérer, tu sonnes à une autre porte.
Du cérébral métallique, au drumming saccadé:'Subway to your brain', Link Wray meets David Gilmour sur l'autoroute du bonheur.
' Joy as a toy', vaguement country et sonorités sombres à la Lannegan, guitare en picking.
'Sea of love' deux voix, Nourry le fausset, aussi déjanté que les oeuvres de Rudy Trouvé.
Place au noisy et concis ' Successful failure', cherchez l'erreur!
Cataclysmique!
' Carrousel' démarre gentiment, un peu comme un Kevin Ayers ludique, quelques jolis loops, pour finir par de vicieux effets d'oscillateur.
' Robots': c'est pas de la musique que t'entendras chez ton coiffeur!
Joy as a Toy achève son trip avec le déstructuré: ' Home'.
Décoiffant!
Charlotte Gainsbourg & Connan Mockasin
Fin 2011, sortie du double 'Stage Whispers' ( Live & Unreleased) , 8 inédits et un CD live .
Sur scène, Miss Gainsbourg défend le projet en compagnie de Connan Mockasin (& band )qui lui a écrit le titre 'Out of Touch'.
21h00, a bunch of hippies on stage, sont tous vêtus de blanc immaculé: batteur, basse, claviers, percus et Connan, armé de sa guitare bleue, pas de flowers in the hair, pas de hasj...
Un blanc make love not war, depuis Donovan en 1967, on avait connu Devendra Banhart, à la fin des nineties, 2012, Connan, le Néo-Zélandais, semble avoir pris la relève... non je ne mentionne pas Delpech et son 'Wight is White'!
Un set d'une heure cinq ( hormis les bis) sans aucun temps fort: du lisse, du glacé, soulless indiepop légèrement prétentieuse... une déception!
'Terrible Angels' ouvre les débats, beats aquatiques, electro Goldfrapp, c'est passable!
Cowbells, boum, boum ' Greenwich mean time' ( sur 'IRM') , certains parlent d'onirisme, ok, c'est aérien avec des pointes psyché, mais ça décolle pas.
Bonsoir, Bruxelles: ' Me And Jane Doe', a folky ballad, sera suivi par le vieux 'Jamais' aux lyrics inaudibles, car couverts par la basse.
Temps mort, sorry, j'ai oublié un accessoire essentiel, tu parles, elle l'utilise pendant 10 secondes, un engin percussif coloré qu'un roadie va quérir en coulisses: ' Ouvertures éclairs' .
Faux mouvement, elle envoie valser son micro qui s'abat à ses pieds, nonchalamment, elle ramasse l'engin pour murmurer une rengaine exotique.
Nouvelle basse omniprésente, le romantique ' All the rain' suivi d'un duo vocal maniéré 'Got to let go', c'est définitivement pas un barbare, Mockasin!
' Heaven can wait' même scénario, Bruxelles reste sage et applaudit poliment.
Charlotte aux drums, Connan en guitar hero, pour un titre sortant du lot ' It's Choade My Dear' ( sur le CD 'Forever Dolphin Love' du blond garçon).
Quelques sifflements fluets et de jolis effets flottants.
Puis vint le titre auquel on doit la naissance de la collaboration présente,le décoratif ' Out of touch', un pastel délicat mais sans relief.
A cover, annonce la belle enfant, Bruxelles réagira chaleureusement à l'excellente version du 'Ashes to Ashes' de Bowie.
' Forever Dolphin Love' du blondinet, décoré d'un long bridge digne de Tyrannosaurus Rex.
Pour finir avec le funk tiède ' Don't forget to forget me' .
Bis
A ballad, ' Memoir' - 'Pour ce que tu n'étais pas' et le disco peu épicé ' Paradisco' .
Avis mitigés en sortant: c'était génial, proclame un collègue, un autre gars, moins enthousiaste, cite le grand Serge...Ce mortel ennui!
Tu décides qu'une petite bière s'impose!