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Dr. [H]ouse – Bilan + Series finale

Publié le 22 mai 2012 par Speedu
Dr. [H]ouse – Bilan + Series finale

Bilan / Series finale: Everybody Dies

Série en 8 saisons et 177 épisodes.
Diffusion vo: FOX – 16 novembre 2004 / 21 mai 2012
Diffusion vf: TF6, TF1, RTL TVI, …

Le Dr House est le plus grand diagnosticien au monde, capable de déceler des maladies introuvables par ses collègues et les traitements pour soigner ce problème. Mais ce génie médical s’avère une personne insupportable …

Le contexte d’arrivée de la série

Dr House est la grosse surprise de la saison 2004/2005. Personne ne l’attendait vraiment et elle a cartonné (13.34 millions de téléspectateurs en moyenne en saison 1, record d’audience moyenne en saison 3 avec 19.95 millions de fan en moyenne). Puis, elle a connu une chute constante (17, 15, 13, 10 et largement sous les 10 millions pour la saison8). En France, le carton fut aussi immédiat mais la lassitude ne s’est pas installée réellement, la série oscillant encore autour de 7 à 8 millions de fans pour la saison 7 alors que sa meilleure moyenne doit tourner autour de 9 millions. Et dire que TF1 doutait de son succès (première diffusion « test » sur TF6, saison 1 tronquée de 6 épisodes à sa première diffusion dont le pilote, diffusée seulement lors des rediffusions parce que la chaine avait peur que le style visuel et le coté raleur de House fasse fuir la ménagère …)

En tout cas, c’est la troisième série de l’année bénie 2004 qui s’en va après Lost et Desperate Housewives. Il ne reste plus que Grey’s Anatomy qui résiste parmi les 4 dites grandes séries lancées cette saison là. Une saison qui a quand même vu naitre aussi American Dad (encore en cours pour au moins 2 saisons), Les experts Manhattan (toujours en cours), The Office (toujours en cours), Medium, Veronica Mars ou encore Boston Justice. On notera qu’à coté de ces grandes séries, on a quand même eu cette année là aussi les lancements de LAX, North Shore, Point Pleasant, The mountain, Stacked, Quintuplets, ou encore Joey. C’était aussi une saison où NBC annulait des nouveautés à 9.8 millions de téléspectateurs de moyenne (New York Cour de justice)

C’est donc dans ce contexte qu’est apparue Dr House. Ce n’était pas évident pour elle même si elle s’est retrouvée dans une case horaire dépourvue de réelle concurrence (le mardi 21h, Scrubs / The Office sur NBC (~ 6m de moyenne case/saison), According to Jim/Rodney sur ABC (~ 9.5 m), The amazing Race sur CBS (~7.5m), Veronica Mars sur UPN (~ 2.5m) et Les frères Scott sur WB (~ 4.3m). Il était facile pour elle de s’imposer tant elle apportait quelque chose de neuf à la télévision américaine: un véritable héros insupportable, égoïste, narcissique. On ne peut pas aimer quelqu’un comme House en vrai et pourtant, on ne peut que l’aimer en fiction. Et au delà du personnage, la formule de la série amenait un second souffle au genre médical en y appliquant la méthode policière. On a d’ailleurs qualifié House de Sherlock des hôpitaux. Et ce n’est pas faux finalement puisque le schéma type de la série repose sur la recherche des indices qui permettront d’identifier le coupable, non pas d’un meurtre ici mais de la maladie.

Malheureusement, ce schéma qui va attirer les gens va aussi pousser les gens à se détourner de la série. Et j’en fais partie.

Dr. [H]ouse – Bilan + Series finale

Mon rapport à House

J’ai vraiment été accro à House, presqu’autant que Greg l’était à sa vicodine. Mais ça n’a duré que 2 saisons. La troisième commençait à marquer le pas, accusant une répétitivité trop marquée à mon goût. Un sursaut est arrivé avec le lancement de la saison 4 puisque House a viré ses trois assistants et entame une compétition type télé réalité pour recruter les nouveaux candidats au poste de plante verte de Princeton Plainsboro. De la vraie nouveauté, du fun et c’était génial. Malheureusement, cela ne v pas durer et en mi saison, une fois les trois désignés, on retombe plus ou moins dans la même dynamique qu’avant et la saison 5 confirmera ce retour au schéma type d’épisodes. Ce fut pénible pour moi d’aller au bout de la saison. La saison 6, une fois le deuil d’Amber consommé, a poursuivi cette non évolution de la série et j’ai laché avant la mi saison. Je suis revenu de temps à autre, pour les épisodes « évènements » (en gros, ouverture saisons 7 et 8, fin saison 7).

Mais ce qui m’attriste le plus, c’est que finalement, la série ne m’a même pas manqué une fois que je l’ai laché. Oui, c’était sympa à voir la première fois mais je ne peux même plus regretter le bon temps, puisque, quand je pense aux premières saisons (ou que je tombe sur des rediffs), je vois tous les défauts qui m’ont fait laché la série: des assistants qui ne servent à rien et n’ont quasi pas de développement personnel et ce put*** de schéma bateau d’épisode: une situation banale, le mec tombe malade, générique. Situation comique quelconque, premier diagnostic, premier traitement, premiers nouveaux symptomes visuellement dégoutants (vomir du sang et compagnie), pub us, 3x la même chose, dernier acte: coup de génie de House façon « bon sang mais c’est bien sûr », traitement efficace, fin. En gros, on pouvait venir voir la première minute et revenir pour les trois dernières et on n’a rien raté du tout, vu qu’entre temps, l’épisode fonctionne avec les mêmes ressorts: House fait une vanne à Wilson, Visite de l’appart du malade, scène de réflexion devant le tableau, Cameron qui chougne et fait des trucs de filles (mélancolie sur son ex mort du cancer, bave sur House …) , House qui vient forcer la main à Cuddy pour tenter un truc de l’impossible …

Trop rarement la série s’écarte de ce schéma. Et c’est à la fois un bien et un mal. Un mal parce que cela empèche la séie d’évoluer vraiment et un bien parce que du coup, cela fait encore plus ressortir les épisodes exceptionnels de House et ces épisodes sont vraiment exceptionnels pour le coup (Three stories en saison 1, la mort de Amber, House en hôpital psy …).

Mais avoir un schéma répétitif n’est pas forcément une mauvaise chose en soi. Cela peut offrir un cadre familier et « rassurant » au téléspectateur au sein duquel on peut entrainer le développement des personnages. Sauf que House a totalement raté la chose. La preuve en est avec son personnage principal qui n’évolue pas. Combien de cure de désintox ? Combien de tentatives désespérées pour sa jambe ? Au bout d’un moment, il n’est plus dramatiquement touchant, il est juste dramatiquement pathétique. Même si je vois bien l’idée sous jacente derrière une forme de refus même du personnage d’évoluer (il se considère meilleur médecin accro, il se considère comme interdit de bonheur et de repit …), au bout d’un moment, de le voir tous les ans répéter le même cycle, c’est juste plus possible.

Et on ne peut pas trop se rabattre sur les assistants dont le développement est plus que minimal, approximatif est juste inintéressant et raté bien souvent: à part Maxx, qui se passionne pour les problèmes de couple de Teub (oui, je sais, c’est avec un A)? Qui s’intéresse à l’évolution de la carrière de Foreman ?). Alors oui, je vous vois venir. Oui, tout n’est pas raté non plus. Etonnament, Chase a de bons développements sur les dernières saisons. Treize était aussi intéressante avec sa maladie et son orientation sexuelle (mais là, tout développement a été interdit parce que madame Olivia Wilde est une actrice de cinéma et ne daigne venir dans la série que quand elle n’a rien d’autre à faire. Donc impossible de prévoir et planifier pour les scénaristes). Le couple House et Cuddy donne aussi de bonnes choses (et de moins bonnes aussi). Mais globalement, sur 8 ans, il me reste une impression plutôt négative, avec assez peu de développement m’ayant plu et trop de développements ratés ou qui ne m’intéressaient pas le moins du monde.

Au final, Dr House est une série qui a été trop prisonnière de son succès. Elle n’a pas pu évoluer de peur de perdre les fans (ce qui, j’en suis sûr, explique le rapide retour des 3 anciennes plantes aux cotés des nouvelles) et a sombré dans les limites du schéma type qui devient trop vite redondant et qui épuise très vite toutes les bonnes histoires potentielles. Il fallait alors se recentrer plus sur le drama des personnages, ce que la série fera sur ces dernières saisons (mais trop tard à mon goût) et elle ne le fera pas de façon formidable. Voir des personnages figés soudainement évoluer, c’est bizarre quand même.

Mais malgré tout le mal que j’en dis, Dr House reste une série à conseiller, du moins sur ces 4 premières saisons.

Dr. [H]ouse – Bilan + Series finale

Le final: tout le monde meurt.

En fait non, personne ne meurt. Et personne ne ressucite. Enfin, y a une bonne nouvelle, une fois mort, on mange bien, voire trop. N’est ce pas Kutner ? Mais une chose est sûre, jusqu’au bout, la série sera restée fidèle à son mantra: tout le monde ment. Après, pour le reste, je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas si je dois aimé ce final ou le détester. Parce que clairement, c’était faible. La série a livré bien meilleures fins, y compris l’an passé. On retrouve un peu la même idée d’ailleurs: House envoit tout bouler et on le laisse au début d’une nouvelle vie. Sauf que j’avais préféré le déroulement de l’épisode l’an passé.

Ici, tout l’épisode s’acharne à regarder l’intérieur de House, son âme, à coups d’hallucinations des morts de la série avant de lui faire comprendre qu’il peut changer, de le faire mourir officiellement puis partir faire une ballade en moto avec son pote biker Wilson. Oookkkkk. Bon, admettons. D’un autre coté, quelle autre fin donner à cette série ? House a toujours été une série positive finalement en faisant toucher le fond aux personnages pour leur permettre de mieux rebondir. On le voit avec les différents personnages autour de lui, qu’il a enfoncé aussi profond qu’il pouvait et dont on voit qu’ils sont heureux après, l’avouant même. Et cet épisode conduit House au fond du trou, avec une introspection visant à le réduire à son minimum, de réduire sa vie à la simple résolution de puzzle avant de le faire rebondir à son tour. Il perd tout et va pouvoir se reconstruire. Ou pas. A t-il appris ? A t-il vraiment eu une révélation lorsqu’il dit qu’il a compris, qu’il peut changer, avant de se prendre un immeuble en feu sur la tête ? On finit donc ainsi, devant un futur incertain, un futur inexistant, un futur qui se résumé à vivre le moment présent. Carpe Diem: va pécher la carpe.

Et c’est finalement la philosophie de House. On fait un truc, on voit les conséquences et on agit en conséquence. Hop, le plan avec Foreman ne fonctionne pas alors on va voir Wilson puis on va voir le malade du jour. On improvise en fonction des évènements. Tout comme il a agit médicalement parlant depuis 8 ans: le diagnostic au pifomètre. On tente un traitement et voit le résultat. Si ça ne marche pas, on tente autre chose et voilà.

Donc voilà, dans le fond, ce final respecte House et sa philosophie. Mais dans la forme, je suis moins persuadé par cet ultime épisode. A vrai dire, je me suis fait un peu chier quand même. J’ai aimé la réplique du blablabla médical mais les trois quarts de l’épisode ont été aussi du blablabla pour moi, prétexte à essayer de recaser TOUS les personnages de la série à l’exception de Cuddy. Et si la fibre nostalgique peut fonctionner, faire tout reposer là-dessus est limite quand même. Et puis tout le contexte me parait déjà vu dans la série. House fait le con, House en danger, etc … Et même l’instant « je meurs en me prenant un immeuble sur le crâne » m’a laissé plus ou moins de marbre. Ah, c’est osé de tuer son héros en final. Suivi immédiatement d’un « ah non, Sherlock … » Et ça n’a pas raté. La fin de Sherlock pour House, le Sherlock des temps modernes. Normal, attendu. Mais super mauvaise idée quand même vu que la chute du Reichenbach, le 2.03 de Sherlock, a été diffusé juste avant aux USA. Du coup, ça se voit bien trop le copié/collé.

Et puis on finit par le tour des personnages avec Teub et sa grande famille au McDo, Cameron avec Henry et son père, un personnage de conte qu’on a pas encore vu à Storybrooke, Chase qui espère avoir son spin off et Foreman qui met toujours trois plombes à comprendre les évidences.

Bref, on a donc un final qui respecte les codes de la série et ses personnages mais qui du coup, montre bien les limites du show en résumant à deux ou trois traits chaque personnage, y compris House (Tout le monde ment, la vie n’est que douleur, seul le puzzle vous intéresse, le cancer c’est inintéressant …). La série pouvait difficilement se terminer autrement mais il en ressort une impression de déjà-vu (Sherlock pour le déroulement, la saison 7 pour le plan final « on abandonne tout ») et un manque d’émotions assez criant. Il n’est pas un mavais final mais on a déjà vu mieux, y compris dans la série.


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