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Epoque Kamakura [1/4]

Par Chroma @Chroma_France

Epoque Kamakura [1/4]

Minamoto no Yoritomo - Gravure XIXéme

Fort de leur victoire écrasante en 1185 sur les Taïra, le clan Minamoto établit le premier shogunat de l'histoire du Japon à Kamakura, petite ville côtière du Kanto. Aussi appelé bakufu, le shogunat n'a initialement rien d'un gouvernement national mais regroupe l'ensemble des pouvoirs militaires, en liant sous l'autorité du shogun les divers clans et familles de samurai du pays. Les alliances faites au shogun Minamoto no Yorimito sont les mêmes déjà forgées lors de la lutte contre les Taïra ou issues de liens du sang. Bien que n'ayant jamais revendiqué le pouvoir civil à l'empereur et au Fujiwara (le régime de Minamoto ne devait s'occuper que des affaires privées liées aux clans unis sous le shogunat), le bakufu de Kamakura devint rapidement le gouvernement central du Japon : - les gouverneurs -jito- qui occupaient une position ayant un ascendant sur toutes les classes sociales lui étaient soumis. Les gouverneurs contrôlaient les domaines et revenus de la région administrée (gestion du fief, perception des impôts et contrôle des fraudes). C'étaient les samurai eux-mêmes qui occupaient librement cette fonction d'administrateur provincial. - les protecteurs militaires -shugo- sont les représentants directs du shogun dans chaque région. Ils veillent au maintient de l'ordre, à la protection des gouverneurs et au recrutement des armées. Ces deux fonctions entraient en conflits directs avec le gouverneur civil et le propriétaire du fief théoriquement sous l'autorité du pouvoir civil de Kyoto exercé par les Fujiwara. Le shogunat prit néanmoins suffisamment d'importance pour ne laisser qu'une autorité théorique au Fujiwara. L'empereur possédait lui toujours son titre héréditaire, mais ses fonctions réelles étaient plus que limitées. Rapidement après l'institution du shogunat, 3 nouveaux organes sous son commandement direct furent créés : - un bureau gérant les affaires administratives, sorte de ministère gérant les finances et la politique étrangère menée par le shogunat. - un état major des armées traitant les affaires militaires et policières - une cour de justice transcrivant des lois sous forme de codes, basés sur des coutumes établies au fil du temps. Le contrôle réel du Japon appartenait donc au shogun alors que le pouvoir était exercé théoriquement par la cour impériale. Le peuple se rendit compte bien vite de cet état de faits et adressa directement au shogun à Kamakura les doléances qui d'ordinaire parvenaient à la cour impériale de Kyoto. En 1221 un empereur acceptant mal sa mise à l'écart tenta de se soulever contre le shogun, sans succès. L'empereur restera dans cette position de souverain héréditaire théorique jusqu'au XIXéme sciècle. Le shogunat a toujours feint d'usurper les fonctions impériales et même de tenir le pouvoir militaire de l'empereur en personne.
Le gouvernement de Kamakura reposait sur la seule personne du shogun. La cohésion du régime était assurée sur l'unique loyauté jurée par les membres de son clan. Après la mort du premier shogun Minamoto no Yoritomo, les rivalités entre ses descendants pour sa succession aboutira après un court règne de deux de ses fils sur l'élimination des héritiers et l’accession au pouvoir de sa belle famille, les Hojo qui s'autoproclament alors régent à la manière des Fujiwara à l'époque Heian. Dès lors les shoguns de Kamakura n'étaient plus que fantoches. Dans une vision d'ensemble le paysage politique japonais ressemblait à une successions de personnages censés représenter l'autorité mais n'étant en réalité qu'hommes de paille. L'empereur était sous la régence des Fujiwara, qui eux-même étaient contrôlés par le shogun, à son tour sous la régence de la famille Hojo.

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