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Sebastian FITZEK - Tu ne te souviendras pas : 3,5/10

Par Eden2010
Sebastian FITZEK - Tu ne te souviendras pas : 3,5/10

Sebastian FITZEK – Tu ne te souviendras pas : 3,5/10

Vous le savez, j’ADORE cet auteur, je dévore ses romans, j’en ai encore dans l’étagère à cet instant précis, j’ai inscrit la sortie de « Abgeschnitten » en septembre 2012 sur mon petit cahier.

Mais ce roman-ci, il est franchement mauvais.

Vous avez entendu parler de cet auteur ? Lisez un autre de ses romans, ne commencez surtout pas par celui-ci !

Je vous conseille vivement « Thérapie » (voir mon commentaire : http://edenlalu.centerblog.net/179-sebastian-fitzek-therapie-8-10 ) ou encore « Le Briseur d’Âmes » (mon commentaire : http://edenlalu.centerblog.net/282-sebastian-fitzek-le-briseur-mes-9-10 ).

Pourquoi ai-je tellement détesté « Tu ne te souviendras pas » ?

Peut-être est-ce en raison de la traduction plus que médiocre, tout simplement ?

Peut-être est-ce ma déception en m’apercevant que « Tu ne te souviendras-pas » est un thriller plutôt classique et non pas un thriller psychologique, comme les romans que j’avais lus auparavant de S. Fitzek ?

Peut-être est-ce lié à sujet, qui ne m’attire que peu, et qui n’apparaissait pas dans le quart de couverture (trafic d’enfant, touchant à la pédophilie) ?

Le fait est que je n’ai pas aimé, que je n’ai pas apprécié et que j’ai mis un temps fou à finir ce roman pourtant court. J’ai galéré, comme on dit.

Il est possible que certains aspects m’aient échappés, nécessairement, puisque ce roman fait partie de la sélection 2012 pour le prix des lecteurs  Livre de poche, et un téléfilm vient d’être tourné (ou est en plein tournage).

Mais venons-en au fait :

L’intrigue

L’intrigue, telle qu’elle est présentée par le quart de couverture, est alléchante et annonce un bon Fitzek, qui est pour moi un véritable Maître du Thriller psychologique (oui, avec un « M » majuscule) :

Rober Stern, un célèbre Avocat, est appelé par une amie qui lui présente un jeune garçon de dix ans, Simon, atteint d’une tumeur cérébrale intraitable. Simon annonce à Rober Stern qu’il souhaite se livrer à la police pour avoir tué plusieurs personnes – quinze ans auparavant !

Les indications données par Simon conduisent Robert à un cadavre – effectivement vieux de quinze ans et visiblement mort dans les circonstances décrites par le garçon ! Et rapidement d’autres cadavres sont découverts suites aux souvenirs du jeune garçon.

Robert Stern ne sait que penser. S’agit-il effectivement d’un cas de renaissance, de réminiscences d’une précédente vie ? Ou alors le psychiatre consulté par Simon pour vivre une « régression » a-t-il implanté des mémoires dans le cerveau du garçon, mais alors, pourquoi ?

L’avocat pourrait s’en remettre à la police – mais il est contacté par un mystérieux personnage qui lui fait parvenir un DVD encore plus étrange, semblant prouver que son fils, mort peu après sa naissance, est toujours en vie. Il pourrait en savoir plus s’il découvre le meurtrier des cadavres …

Pourquoi je n’ai pas aimé ce roman :

Mes raisons sont nombreuses mais peuvent se résumer en deux principales :

Commençons par l’intrigue – dont le paquet est bien plus joli que le contenu :

Elle est loin de ce que j’espérais. Telle qu’annoncée cela paraît si prometteur, surtout connaissant l’auteur !

Or, en suivant l’enquête, le roman que j’espérais palpitant et psychologique s’esttransformé en thriller totalement classique – et ma déception était immense.

Seules quelques lignes nous révèlent à la fin le pourquoi du comment des souvenirs de Simon. Pour ma part, j’espérais que ce serait au cœur du roman ! Mais non !

Oui, il y a de l’action, du suspense, des surprises ! Mais c’est du déjà lu. Pas du Fitzek.

Et il faut l’admettre, en lisant ce roman on s’aperçoit que l’auteur est bien meilleur dans les thrillers psychologiques que dans les thrillers classiques !

La construction est plus maladroite dans ce roman que dans les autres de Fitzek, peut-être justement parce qu’il n’est pas sur son terrain de prédilection. Les rebondissements jaillissent d’on ne sait où, les coïncidences sont trop grandes, certaines évolutions paraissent tirées par les cheveux, les interactions sont peu crédibles, et la fin est malgré les surprises tout simplement décevante voire fade. Cela paraît presque immature, avec certains personnages caricaturaux au milieu (comme Borchert, un ancien client de Stern).

De plus, l’affaire dévie rapidement sur un sujet que je n’apprécie, personnellement, pas dans les romans, puisqu’on est face à des pédophiles et des vendeurs d’enfants, et j’aurais préféré ne pas connaître certains détails. Et j’aurais apprécié être avertie avant d’ouvrir ce roman.

La traduction médiocre n’arrange pas les choses

C’est d’ailleurs la traduction qui m’a déstabilisée en tout premier lieu.

Je sais, pour avoir lu Sebastian Fitzek en Version Original, que son écriture n’est pas simple à traduire, il a un style très dur, loin de la fluidité de la langue française. Si elle avait une voix, sa plume serait gutturale, une touche qu’il faut garder tout en la transposant en langue de Molière. Néanmoins, d’autres romans ont été traduits sans trop de difficultés.

D’ailleurs, deux autres (Thérapie et Ne les crois pas) ont été éditésen livre de poche, traduits par Pascal Rozat. Et je m’interroge : pourquoi avoir changé de traducteur pour confier ce roman à Jean-Marie Argelés ? ERREUR !

On pourrait s’en apercevoir dès le titre : en VO ce roman s’appelle « Das Kind ». Bon, il n’est pas nécessaire de garder un titre, mais « Tu ne te souviendras pas » ? Je ne vois vraiment pas du tout d’où cela peut bien venir, si ce n’est que cette phrase figure dans le roman. Mais c’est une citation totalement incohérente pour le titre.

Mais ça, on ne le sait pas en ouvrant le roman.

Néanmoins, en lisant on s’aperçoit rapidement que quelque chose ne va pas, on sent le malaise du traducteur qui se transforme en malaise du lecteur. Quelque chose ne va pas. La fluidité manque. Le français est trop allemand.

Puis on bute sur certaines expressions, on se demande s’il n’y a pas une erreur de traduction (comme quand il parle d »assassins » alors qu’en fait il devrait parler « d’assassinats » ou de « meurtres », mais qui sait, sans l’original à côté on ne peut le savoir, je peux me tromper, c’est juste ces petits doutes qui s’insinuent).

Ensuite on commence à reconnaître les phrases allemandes dans les lignes françaises.

Et c’est alors qu’on se heurte à l’erreur fatale qui est tellement énorme que j’ai éclaté de rire. Et voilà, j’étais définitivement déstabilisée dans la lecture …

Page 153/154 du roman il est écrit « ….une amie s’occupait de lui (du chien de Stern) et le promenait avec son labrador Gassi … ».

Incroyable, l’erreur !!!!

Ceux qui parlent allemand auront, comme moi, hoqueté de surprise.

Ceux qui ne parlent pas allemand, l’erreur est la suivante : l’expression « promener/sortir (le chien) » se dit en allemand « (mit dem Hund) Gassi gehen ». GASSI n’est en aucun cas le nom du chien, et l’expression est tellement courante que tout enfant de deux ans la connaît. Tapez-la sur GOOGLE, vous trouverez immédiatement la traduction.

Comment quelqu’un qui ignore une expression aussi banale peut-il traduire des romans ? Quelle autre expression a pu lui échapper ?

Voilà, cela me laisse avec un roman décevant, desservi encore plus par une traduction médiocre.

Ma note est particulièrement sévère, mais je suis toujours un peu plus dure avec les auteurs qui m’ont habituée à mieux – et la Version Française est vraiment lamentable.

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