Magazine Cinéma

La tête au carré

Par Evelyndead

Go lightly down your darkened way
Go lightly underground
I'll be down there in another day
I won't rest until you're found

(Salman Rushdie)
Je reviendrai à Montréal, dans un grand Boeing bleu de mer, j'ai besoin de revoir l'hiver, et tout ça, mais ça sera surtout quand je n'aurai plus besoin d'argent. En attendant, puisqu'il faut bien bosser pour payer la TVA sociale que le Chef nous prépare, je reviens à Nice, et Nice, ça y est, j'ai compris un truc.
Au crépuscule, lorsque la Promenade s'illumine et que le niçois remonte bien haut le col de son manteau, la mer sombre dans les ténèbres et prend une chouette couleur noire. Je sais que le noir n'est pas une couleur, tu me prends pour qui ?

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Donc, lorsque la mer est noire, ça fait comme un grand trou devant Nice et c'est comme si la Terre s'arrêtait là, comme si on était tout à coup au bord du Monde, au bord de rien, si tu préfères, le Grand Rien tout profond et si tu fais tomber tes clés de bagnole, tintin pour les récupérer.
Et là, avec en bande son un morceau terrible de Bono, qui s'intitule (le morceau) Never Let Me Go, je me mets à penser que par contagion, tu vois, à la nuit tombée, la ville de Nice disparaît, elle aussi. Elle devient du Rien, elle cesse, comme qui dirait, d'exister, d'être réelle. C'est fou, c'est trop. Tous ces gens, tous ces immeubles qui défilent derrière les vitres de ma 206, du Rien, du virtuel. Un grand jeu vidéo, et les manettes sont dans ta tête.
...
La chambre 633 est calme, selon le type derrière son desk. Résultat, tous les matins à six heures, je me lève pour disjoncter ce putain de coffret électrique qui claque sa mère sans respect pour mon sommeil ! Et je ne parle pas des deux plombes avant de trouver une place de parking !

Ville de merde.

ED


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