Magazine Conso

Les secrets du " carré de soie " hermès

Publié le 29 mai 2012 par Abelcarballinho @FrancofoliesFLE


Quelques grammes de soie imprimée et une géométrie impeccable : le foulard Hermès se reconnaît au premier coup d'oeil. Ce carré parfait naît en 1937, cent ans tout juste après la fondation d'Hermès, maison connue pour ses cuirs et son art de la sellerie de luxe. D'emblée, ce foulard de 90 cm sur 90 cm s'anime d'un motif qui raconte une histoire, lie la griffe aux arts, à l'équitation, au voyage...
Du premier modèle, baptisé Jeu des omnibus et dames blanches, à ceux créés aujourd'hui, plus de 1 500 références ont ponctué l'histoire du carré, dont le fameux Brides de gala de 1957, un spectaculaire motif équestre qui fait toujours partie des best-sellers. Les amoureuses de cet objet au toucher sensuel collectionnent ses variations saisonnières. Et guettent l'arrivée en boutique de ces trésors fabriqués en toutes petites séries, selon un long processus artisanal. De l'arrivée des fils de soie, venus du Brésil, au pliage soigneux du carré dans sa boîte orange, il peut se passer de nombreux mois. La gravure du dessin demande à elle seule plus de cinq cents heures de travail minutieux.

CHACUNE LE PORTE À SA MANIÈRE
Au fil des décennies, le carré a multiplié les effets, grâce, entre autres, à la créatrice Bali Barret, directrice artistique de la soie féminine depuis 2006. Le carré devient aussi une matière à tout faire pour le prêt-à-porter Hermès : Véronique Nichanian (pour l'homme), Martin Margiela, Jean Paul Gaultier ou Christophe Lemaire (qui se succèdent à la tête de la ligne féminine) y taillent des pans entiers de leurs vêtements.
Dans la rue, la vie du carré Hermès évolue également. On a pu se moquer des bourgeoises élégantes qui le portaient noué simplement autour du cou, accompagné d'une touche de Guerlain millésimé, bien sûr. Aujourd'hui, leurs filles et petites-filles l'arborent de mille façons différentes : sur la tête, attaché au sac, noué au poignet, en ceinture... Elles en ont hérité, l'ont trouvé aux puces ou l'ont peut-être acheté chez Colette en 2010, quand Hermès a cosigné un modèle collector avec le concept store parisien. Contrairement aux sacs Kelly ou Birkin, le carré ne doit pas son succès à l'aura d'une marraine glamour. Cette bête de luxe s'épanouit hors codes et incarne, paradoxalement, le chic pour et par toutes.

LA TAILLE. Un format géant, 140 × 140 cm, qui permet de varier les utilisations. Il complète la gamme des classiques (en 90 cm) et les versions intermédiaires (en 70 cm) éditées pour les 70 ans du carré en 2007.
LA MATIÈRE. Le twill de soie, utilisé pour les casaques des jockeys ou pour les cravates, présente de fins motifs tissés en diagonale. Ce matériau fait idéalement ressortir les couleurs.
LE BORD ROULOTTÉ. Cette technique de finition minutieuse signe les carrés Hermès. Il faut quarante-cinq minutes pour donner au bord d'un modèle classique son aspect de microrouleau doux au toucher.
LE MOTIF. Chaque saison, l'équipe de dessinateurs qui se consacre au travail de la soie pour Hermès imagine de nouveaux thèmes. Ces modèles rejoindront plus tard la "carréthothèque", où sont conservés plus de 1 500 originaux.
Delphine Paillard pour LE MONDE


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Abelcarballinho 11989 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines