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Syrie: première épreuve diplomatique de François Hollande

Publié le 29 mai 2012 par Juan
Syrie: première épreuve diplomatique de François Hollande Il y aura au moins cette continuité diplomatique. Et peut-être d'autres. La France avant et après le 6 mai 2012 s'efforce d'appeler à la raison le boucher syrien. Dimanche 27 mai, le Conseil de Sécurité de l'ONU a enfin voté une résolution condamnant les massacres. Vendredi, des bombardements de l'armée officielle avaient fait 90 morts dont 25 enfants à Houla, dans la région de Homs.
On se souvient de Bachar el Assad et son épouse célébrés à Paris en juillet 2008, ou en décembre 2010, quelques semaines avant le déclenchement de la rébellion. Quand la répression se fit trop visible, la Sarkofrance s'engagea enfin contre la Syrie. Et Alain Juppé, au moins, batailla fermement à l'ONU pour obtenir des sanctions officielles contre le boucher syrien.
« Combien d’enfants morts vous faut-il encore? Ne voyez-vous pas qu’il est grand temps d’être plus ferme face à Bachar ? Ce régime défie le monde entier avant qu’il ne soit confronté à des contraintes plus fortes, on ne peut pas laisser passer ce massacre sans réagir ! » Cette exclamation émane de Basma Kodmani, responsable des relations extérieures du Conseil National Syrien, à Dubaï, au JDD ce dimanche. 
Quelques heures avant la décision du Conseil de Sécurité à l'ONU, Laurent Fabius a eu les mots qu'il fallait: « Avec ces nouveaux crimes, ce régime assassin enfonce encore davantage la Syrie dans l’horreur et menace la stabilité régionale
Mais cette réaction est insuffisante. Quelles seront les sanctions, les véritables sanctions ? L'ONU a envoyé des observateurs. C'est une force d'interposition qu'il faut envoyer. Contre un régime assassin, on ne reste pas commentateur. Mais pour qu'une intervention militaire obtienne la bénédiction onusienne, il faut l'accord des membres du Conseil de Sécurité et notamment ... de la Russie et de la Chine.
La crise syrienne est une évidence diplomatique. Seul Nicolas Sarkozy pouvait avoir quelque difficulté à assumer un revirement stratégique complet après sa tentative de normalisation des relations franco-syriennes pour pacifier la situation libanaise. D'autres chantiers tout aussi sérieux seront observés avec attention.
Vendredi, François Hollande rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine. Une visite de travail, assure-t-on à l'Elysée. Le Monarque russe arrivera d'Ukhraine, où la répression de l'opposition indispose l'Union européenne au point de boycotter les matches de l'Euro en juin prochain.
Poutine a été intronisé pour un troisième mandat le 7 mai 2012, malgré une élection contestée. Il avait appelé Hollande pour le féliciter et Sarkozy pour le remercier. Le leader russe a aussi boudé le G8 fin mai. Il a fallu ce dernier massacre en Syrie pour qu'il accepte de se rallier à une résolution Onusienne condamnant la répression d'El Assad.
Poutine est un sale personnage. En son temps, Nicolas Sarkozy s'était ostensiblement affiché affectueux. On se souvient de cette incroyable photo d'un Poutine embrassant le jeune Louis en août 2008 à Pékin. Pour Hollande, il ne sera pas dur de faire mieux du côté des symboles. Sarkozy avait aussi réclamé le soutien de Poutine pour vendre à la Russie du matériel militaire français, ... au grand dam de ses partenaires de l'OTAN.
« Il n’y aura pas de sujets tabous » a confié un conseiller anonyme de François Hollande.
Nous l'espérons bien.
Ni angélisme, ni tabou.


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