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La collection de René Clément dispersée aux enchères

Publié le 29 mai 2012 par Savatier

La collection de René Clément dispersée aux enchèresLe réalisateur René Clément (1913-1996) a laissé à la postérité dix-huit longs métrages dont beaucoup furent primés et restent dans les mémoires. La Bataille du rail (récompensé à Cannes en 1946), Jeux Interdits (1952), Monsieur Ripois (1954, avec Gérard Philippe), Barrage contre le Pacifique (1958) ou encore Paris brûle-t-il ? (1966). Ce que l’on sait moins, alors pourtant que nombre d’œuvres d’art sont présentes dans ses films, c’est que le cinéaste s’était constitué une collection de tableaux (une œuvre achetée à chaque sortie de film…). Une partie de celle-ci sera livrée au feu des enchères à Cheverny les 10 et 11 juin 2012 par les sympathiques Aymeric et Philippe Rouillac, deux commissaires-priseurs qui prouvent, par leur faculté à dénicher des pièces rares, que les ventes de prestige peuvent être aussi organisées en province.

Cette dispersion attirera les amateurs, mais aussi les curieux, car les 13 tableaux concernés, conservés par René Clément dans son domicile monégasque, n’avaient pratiquement jamais été présentés au public, en tout cas depuis leur acquisition ; seuls certains figuraient dans des catalogues raisonnés.

La collection de René Clément dispersée aux enchères
On découvrira ainsi Le Port de Marseille d’Albert Marquet (cette toile avait été offerte au réalisateur dans le cadre du Festival de Cannes), une Nature morte à la cafetière et un bouquet d’Iris jaunes de Bernard Buffet, une Nature morte de Derain (vers 1935-36), petite mais d’une facture particulièrement intéressante, un pastel de Renoir représentant une Jeune fille à la charlotte (1892), un Nu féminin à l’encre très caractéristique de Rouault, un paysage de Vlaminck, Sur la Seine (vers 1909) ou encore Venise, la piazzetta et les gondoles (1938) peint à l’aquarelle par Raoul Dufy, que le collectionneur conservait dans sa chambre. On ignore en revanche où était accrochée une curieuse Scène de maison close de Charles Laborde, qui n’est pas sans rappeler quelques dessins que son contemporain Pascin réalisa sur un sujet similaire.

Le Douanier Rousseau figure au catalogue avec un petit Paysage (vers 1905) agrémenté de bâtiments industriels, de la même veine que ceux, réalisés en 1908, qui furent exposés en 2010 à la Fondation Beyeler, ainsi que Dunoyer de Segonzac, présent avec un dessin, La Montagne de Miremer, et André Bauchant, pour une toile représentant deux  Personnages en prière à l’allure très étrange.

La collection de René Clément dispersée aux enchères
Sans doute l’œuvre majeure de cette collection dispersée sera le Portrait de Madeleine Grey à la rose (1929) de Kees Van Dongen, une toile très caractéristique du maître qui avait rencontré son modèle, la célèbre cantatrice, dans un cabaret d’Alexandrie.

Avant la vente, ces œuvres (et d’autres qui seront incluses dans la vacation de prestige de Cheverny, comme des œuvres de Pissaro, Calder, Max Ernst et Chomo) seront exposées à l’hôtel de ville de Tours, du 30 mai au 1er juin. Amateurs et historiens de l’art seront enfin intéressés par le dossier réalisé pour l’occasion par l’université François-Rabelais de Tours, intitulé René Clément, entre palette et pellicule, téléchargeable en suivant ce lien.

Illustrations : Van Dongen, Portrait de Madeleine Grey à la rose - Le Douanier Rousseau, Paysage - Georges Rouault, Nu féminin.


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