Souvenirs métissés

Musiques Métisses, c'est terminé. Ce matin dans la presse, un bilan à la baisse par rapport à 2011 et une impression confirmée par mes proches ce weekend, qui sont unanimes : la manifestation de l'île de Bourgines ne les surprend plus. En dépit des nouveautés de l'édition 2012, le public local semble las, comme l'affirme mon amie Véro, fidèle parmi les fidèles : "Je vais à Musiques Métisses depuis les années 1990 et chaque année c'est toujours la même chose. Si tu ne viens pas accompagné, tu finis par t'ennuyer".

Aux loges de Musiques Métisses, une équipe joviale de bénévoles aux petits soins

En tant que bénévole cette année, j'ai beaucoup apprécié les moments passés "backstage", au contact des artistes, organisateurs et techniciens. J'ai ouvert l’œil (et l'oreille) à l'affut de demandes insolites, comme celles dénoncées par Jean-Claude Barens du Festi'Val de Marne, mais rien de croustillant à se mettre sous la dent. Ou alors peut-être le clou de girofle qu'on nous a demandé en fin de soirée le vendredi (sans doute pour soigner un mal de dent, justement).
Bref, dans l'ensemble Musiques Métisses est un festival bon enfant, une sorte de "réunion de famille" de membres du staff qui se connaissent tous (ou presque) depuis les origines. C'est peut-être de là que vient le problème : un festival trop bien rôdé, une sorte de colonie de vacances d'habitués qui ont plaisir à se retrouver mais qui n'ont peut-être pas conscience (du moins, pas tous) de l'évolution des attentes du public. Ne nous voilons pas la face, même si Musiques Métisses est un événement phare, il se repose sans doute aujourd'hui sur sa notoriété/ses lauriers et se cache derrière ses difficultés de financement, auxquelles s'ajoute un site compliqué à aménager. Ces contraintes sont réelles, mais il y a à mon avis beaucoup à faire en matière de partenariats et de dialogue avec les acteurs institutionnels. Je suis certaine que les principaux intéressés trouveront des solutions et sauront œuvrer ensemble pour revenir en force l'année prochaine !
Quoi qu'il en soit, l'émotion vécue pendant ces 3 jours était bien réelle et je ramène avec moi quelques beaux souvenirs...
➜ Un T-shirt sérigraphié par l'Atelier Les Mains Sales avec le joli visuel Musiques Métisses 2012 de Cédric Gatillon. On pouvait en effet amener un vêtement ou en choisir un dans une malle mise à disposition par Emmaüs et se le faire imprimer gratuitement (how cool is this ?!) par la charmante équipe de sérigraphes passionnés.

Geoffrey de l'atelier Les Mains Sales, a dû faire chauffer la soie ce weekend !

Mon T-Shirt sérigraphié par l'atelier Les Mains Sales

➜ La générosité du Staff Benda Bilili, groupe originaire de Kinshasa et dont la plupart des membres, atteints de poliomyélite dans leur jeunesse, sont aujourd'hui en fauteuil roulant. À un moment, l'un des chanteurs est carrément descendu de son fauteuil et a dansé sur la scène, finissant de convaincre tous les spectateurs du grand chapiteau de se lâcher.

Le Staff Benda Bilili, la musique plus forte que le handicap

➜ La découverte de la belle Emel Mathlouthi, chanteuse et auteur-compositeur tunisienne engagée, qui a d'ailleurs légitimement décroché le prix "Musiques des régions francophones".

Le public de Musiques Métisses sous le charme d'Emel Mathlouthi

Ma vidéo iPhone n'est pas des plus propres mais sa reprise d'Hallelujah était magnifique, voyez plutôt :

Et vous, qu'avez-vous préféré lors de cette 37e édition de Musiques Métisses ?