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Juan Monaco a eu chaud! Si « Pico » débute le match tambour battant, -il empoche le premier set 6-2-, une saute de concentration en début de deuxième manche et quelques fulgurances adverses parviennent à semer le doute dans son esprit. Transcendé, porté par le public du court Nº1 en fusion, Rufin égalise à un set partout. A cet instant précis, l’incompréhension règne dans le clan du natif de Tandil. Mais Monaco n’est pas l’un des meilleurs terrien du circuit pour rien. Outsider annoncé de ce Roland-Garros, il reprend très vite du poil de la bête, dicte son rythme lors des échanges en fond de court et remporte aisément la troisième manche. L’ultime set sera le plus serré. A 5-3 service à suivre, en dépit des encouragements incessants d’une foule totalement acquise à sa cause, Rufin craque nerveusement et se montre incapable de refaire son retard. Une aubaine pour Monaco. Les deux hommes tiennent ensuite leur engagement jusqu’au tie-break, où l’expérience du Nº15 à l’ATP fini par payer.
Pour son entrée en lice, Monaco n’a pas convaincu et s’en est donc sorti au courage face à un rival encore un peu tendre. Son prochain adversaire apparaît autrement plus coriace, puisqu’il s’agit du talentueux Lukas Rosol (79) et son coup droit supersonique, qui risque de faire des ravages sur ciment. Bourreau mardi d’un autre argentin en la personne de Carlos Berlocq (6-4, 7-5, 6-7, 6-2), le tchèque s’était déjà illustré l’an passé Porte d’Auteuil en sortant des qualifs’ avant d’atteindre le 3ème tour.
La grosse surprise du jour est venue de l’incroyable exploit d’Eduardo Schwank (192). Issue des qualifications, « el gordo » a étrillé Ivo Karlovic (59), pourtant l’un des meilleurs serveurs au monde, sur le score sans appel de 6-4, 6-0 et 6-3. Le résultat aurait même pu être plus corsé sans la réaction d’orgueil du croate en fin de match. D’une rare efficacité coté revers, physiquement au top et impeccable sur ses mises en jeu, Schwank a neutralisé sans coup férir l’artillerie lourde de « Dr.Ivo », auteur de seulement 5 aces. Une sacrée performance. S’il dispose de l’allemand Florian Mayer (35) au tour suivant, il pourrait voir ses efforts « récompensés » avec un duel face à…Rafael Nadal. Un potentiel match de gala, pour ce « légionnaire » argentin qui revient de l’enfer (en septembre 2011 il pointait au 242ème rang mondial).
Quant à Juan-Ignacio Chela, quart de finaliste lors de l’édition précédente, il n’a pas fait le poids devant Marcos Baghdatis, s’inclinant lourdement en trois sets secs (3-6, 3-6, 1-6).
Ce mercredi, deux argentins seront sur le pont. Juan Martin del Potro partira largement favori contre le français Édouard Roger-Vasselin (82), tandis qu’Horacio Zeballos (108) aura une belle carte à jouer face au géant sud-africain Kevin Anderson (34), loin d’être un foudre de guerre sur terre battue.
Maurice Neyra