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“14h au petit zizi”* (by Cécile)

Publié le 24 mai 2012 par Lifeproof @CcilLifeproof

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Photo extraite du film "Chercher le garçon", 2011-2012

Pour une fois, je vais faire concurrence à notre cher Nico et vous parler de cinéma. Récemment je suis allée voir « Chercher le garçon » de Dorothée Sebbagh et j'ai passé un agréable moment en compagnie d’Émilie, illustratrice marseillaise trentenaire en mal d'amour. Donc oui, je veux vous faire partager cela, pas d’un point de vue critique mais parce que ce film a trouvé un écho dans ce que je vois autour de moi.

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L'île du Frioul vue depuis Notre Dame de la Garde, printemps 2011, photo: C.R.

Au loin, Frioul, vue depuis Marseille et peut-être même depuis la bonne mère : le décor est planté. À partir de là, on passe un peu plus d'1h avec cette Émilie qui commence par s'inscrire sur un site de rencontre : Meet Me. Et là, vous vous demandez peut-être (moi aussi, pas d’inquiétude à avoir), pourquoi je vous écris sur cela, d’un film, de rencontres (foireuses ou non), de recherche d’amour ou autre. Ce film m’a touchée et m’a fait rire malgré certaines scènes où la vie y semble pathétique et triste mais c’est aussi pour cela que ça a fait écho : la vie, ce n’est pas que du rire… Et j’ai l’impression qu’on en est tous là : chercher ce qui manque que ce soit de l’amour, quelqu’un, de l’amitié, un travail, un lieu, une ambiance, combler un vide, trouver ce que l’on désire, un équilibre, de l’art, ce qui nous intéresse, quelque chose dans lequel se réaliser, etc. Pas très léger tout ça non ? Et plutôt encombrant et / ou douloureux : avoir l’impression de ne pas être conforme à ce qu'on attend de nous... Ce film, plus que de recherche d’amour, parle de rencontres, de rêves, de mondes à découvrir, de destinations (Frioul que je vous conseille vivement !), de hasards, d’acceptations, de lâcher prise, de devenirs possibles, de peurs aussi mais sauter dans le vide et aller où on le désire, ça fait parfois flipper, non ?

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Photo extraite du film "Chercher le garçon", scène du rendez-vous au petit zizi, 2011-2012

Au vu du titre et du sujet, on pourrait croire que c’est un film pour filles et… force est de constater que ce n’est pas faux. Mais ce n’est pas uniquement cela. Il parle d’une certaine idée de la quête du bonheur dont on nous bassine les oreilles comme si c’était le Graal : il FAUT être en couple, il FAUT trouver sa bite d’amarrage (qu’elle soit grande ou petite) et s’y (r)accrocher afin de ne surtout PAS être seul(e). J’ai envie de dire « et alors? », ne vaudrait-il pas mieux essayer d’être bien, de profiter de sa/la vie, d’accepter ce qui nous arrive, de vivre tout simplement, arrêter de s’en empêcher et s’abstraire de nos préjugés (surtout ça)… ? Parce qu’au fond notre Émilie jolie-mais-désespérément-flippée-par-les-hasards-des-rencontres-de-la-vie-et-qui-semble-être-une-insatisfaite-chronique entre dans la tournante de ces rendez-vous « Meet Me » qui deviennent un jeu (appréhension, excitation, inconnu, découverte, etc.) puis, progressivement, à force d’accumulations et déceptions, comment ne pas perdre espoir ? Et c’est ce qui lui arrive, elle n’obtient pas ce qu’elle pense désirer, se ferme à la découverte et, en tombant par hasard (un homme s’écroule devant elle : faire du jogging, ça peut être dangereux !) sur quelqu’un qui souffre d’avoir perdu l’amour de sa vie, elle finit par se remettre en question, par se laisser porter au gré des vagues, des rencontres aussi et par jouir de la vie donc…

Ce que j’ai regretté mais qui était accessoire : on ne voit pas les illustrations de cette marseillaise-de-35-ans-qui-veut-un-mec-des-enfants-bref-une-vie-normée-en-fait, mais ça, c’est mon côté, j’aime l’art et l’illustration et ça aurait été de pair avec la découverte de l’imaginaire de ce personnage. Mais passons, à voir pour tout ce que je vous ai dit ci-dessus, parce que je connais des hommes (donc pas qu'un film de filles!) qui sont dans la même situation que cette Émilie, parce que ça se passe à Marseille et qu'on la voit différemment que dans « Plus belle la vie » (même si on y retrouve l’une des actrices de la série), pour la mer, pour Frioul, pour tous les lieux que j’y ai découverts (faut vraiment que j’y retourne!) pour la musique (réalisée par le groupe Andromakers) et parce que ça permet de relativiser sa propre vie.

Depuis le 9 mai sur les écrans...

*Heure et lieu d'un des rendez-vous d'Émilie


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