Iggy Pop
Après
Auto-production
États-Unis
Note : 6,5/10
Par Williams Fonseca-Baeta
« En français ! » Difficile pour les amateurs de l’émission télévisée 3600 secondes d’extases sur les ondes de Radio-Canada de ne pas sourire en se rappelant cette courte phrase. Dans l’émission, le comédien Marc Labrèche interprétait un vieil anglophone qui répétait à toute personne ou institution de le servir en français, et cela même quand on lui répondait dans la langue de Molière.
Si je vous parle de ce personnage, ce n’est pas parce que le légendaire chanteur punk Iggy Pop est devenu un vieux crouton défendeur de la langue française. Non, plutôt pour exprimer l’ironie de ce nouveau disque de reprises de vieux classiques français de la part d’un incontournable de la musique punk américaine. À 65 ans, le chanteur s’amuse en s’aventurant dans une langue qui n’est pas la sienne. Il le fait d’ailleurs assez bien. Malgré un accent, on le sent à l’aise dans des chansons de Joe Dassin (Et si tu n’existais pas), Serge Gainsbourg (La javanaise), Édith Piaf (La vie en rose) et Georges Brassens (Les passantes). L’exercice est intéressant, mais pour les francophiles de la musique, l’album sonne comme une parodie.
Après est un disque comparable à une rondelle de camembert français. Il est doux au goût, intéressant en bouche et bien sûr, très fromagé. Les chansons choisies par l’artiste sont souvent les plus connues de la musique française. Cette sélection appâtera probablement le public en quête de découvertes, mais n’étonnera pas les habitués de la scène française. De plus, à l’exception de son accent, Iggy Pop n’ajoute que très rarement de nouveaux détails aux compositions originales. Ce qui provoque une étrange sensation de déjà-vu. Comme quoi tous les camemberts finissent par goûter la même chose. Et cela même s’il a été pasteurisé aux États-Unis.