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[Critique] BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR de Rupert Sanders

Par Celine_diane
[Critique] BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR de Rupert Sanders [AVANT-PREMIERE]
Blanche-Neige et le Chasseur. Dans le titre, déjà, une dichotomie. L’innocence, et le bellicisme. L’apaisement, la guerre. Le bien, le mal. Un titre qui représente plutôt bien, in fine, l’ensemble d’un film un peu bancal, situé entre le conte et l’épopée, sorte de spectacle fantasy dark à l’esthétique hybride, semi-pub, semi-référencée (Burton, notamment), qui ne cesse de retenir ses folles envies trash. Rupert Sanders, réalisateur issu de la pub (et cela se voit), propose davantage un film pour ados qu’une œuvre d’adulte, surchargeant la forme et édulcorant le fond, misant tout sur l’apparence, au détriment de plusieurs pistes un peu dingues et tordues esquissées par la modernisation du conte. On pense notamment à la bande des sept nains, vaguement subversifs, ou à la sexualisation à peine effleurée de l’histoire d’amour naissante entre l’ivrogne veuf (Chris Thor Hemsworth, aux faux airs de Brad Pitt) et la pure orpheline. Quant à la relation entre la méchante Reine et la gentille Blanche-Neige, qui articule le récit, on reste dans un respect quasi-total des codes du genre, dans la vampirisation soft, l’imagerie chaste. Dommage. 
Pourtant, tout n’est pas à jeter dans le film. Au contraire. Charlize Theron particulièrement, étonne par sa manière déjantée d’incarner un protagoniste dont on pensait tout connaître. Sa Reine est charismatique, touchante, vénéneuse, portée par un souffle dramaturgique galvanisant. En un mot, elle est épatante. Ce qui n’est pas vraiment le cas de Kristen Stewart, déconnectée, comme ailleurs, peut-être trop frêle pour porter l’armure. Les deux héroïnes, pourtant, partagent un même passé noir, une même souffrance, dont l’une se sert mieux que l’autre. Même lors d’un final intéressant, où s’opère un beau renversement de manichéisme (lueur d’humanité chez la Reine, éclair de cruauté chez Blanche-Neige), c’est encore Charlize qui prend le dessus. A croire que les meilleurs personnages de cinéma sont toujours les méchants. Finalement, c’est ce que l’on aura préféré dans le film de Sanders : ce côté obscur, sombre, agonisant. La forêt des ténèbres et la Reine sanguinaire, aux propositions un peu bébêtes de l’imagerie naïve (les animaux féériques, les jeux de lumière) côté Blanche-Neige. 
[Critique] BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR de Rupert Sanders
Sortie : le 13 juin.

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