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Samouraï Champloo – Hip hop et katanas

Par Bebealien

Histoire de sortir un peu des sentiers battus du cinéma, je vais également parler de temps en temps de très bons mangas. On inaugure le thème aujourd’hui avec Samouraï Champloo, mélange étonnant et super efficace entre les thématiques classiques de film de Samourai et un univers très hip hop.

Samouraï Champloo – Hip hop Samuraï

Pendant l’ère Edo, Mugen (vagabond extraverti et grand maître de sabre) et Jin (ronin impassible) se retrouvent obligés de s’entretuer suite à un conflit d’intérêts. Cherchant à s’interposer, Fuu, une jeune serveuse, leur propose de jouer à pile ou face. Si elle gagne, les deux adversaires arrêteront de se battre et la suivront dans la quête d’un mystérieux samouraï sentant le tournesol…

Mugen, Jin et Fuu

Shinichiro Watanabe est un mangaka culte. Après l’excellentissime série Cow Boy Bebop (qu’il faudra que je chronique un de ces quatre), mélange improbable de space-opéra, de western et de jazz, il décide de mélanger chambara (film de sabre japonais) et culture street. En sort une œuvre définitivement à part, totalement barrée et absolument géniale.

La trame de Samouraï Champloo est ultra basique et n’est qu’un prétexte pour balancer le trio de personnages dans des histoires abracadabrantes. Le montage comme l’histoire elle-même regorge d’anachronismes voulus délibérément par Watanabe et qui au finish renforcent l’ambiance. Par exemple le style de combat de Mugen, qui ressemble à des passes de breakdance, le fait de parler de Van Gogh dans un épisode sur les estampes, ou bien encore l’intrusion de brèves scènes contemporaines à des moments inattendus.

Les mêmes version Hip Hop et bonnets péruviens

La seule constance est que Watanabe bouleverse totalement les codes narratifs connus. On croit qu’il nous emmène quelque part, et aussitôt il change son angle et par sur une direction imprévue. Et de ce chaos ambiant, de ce joyeux foutoir organisé, sort une cohérence finalement incroyable. Si l’on tentait une comparaison hasardeuse, on pourrait dire que Watanabe est un peu le David Lynch du manga. Ces différents éléments de bric et de broc qu’ils rassemblent s’encastrent tellement à la perfection que l’on finit par se demander comment personne n’avait pu y songer plus tôt. On tient à la fois du génie et du miracle.

Ne comptant que 26 épisodes, la série s’est très vite taillée une réputation culte, encore amplifiée par le passif de Watanabe sur CowBoy Bebop. La série a eu tellement d’influence que le concept à plus ou moins été plagié par un autre grand délire qu’est Afro Samouraï, autre manga, centré cette fois-ci autour d’un samouraï rasta.

Quand Mugen et Jin s’affrontent…

Au-delà de cet univers détonnant, Samouraï Champloo est avant tout splendide visuellement. Que ce soit dans les personnages au design un peu moins kawaï/stéréotypé que d’habitude, dans les décors toujours splendides, ou dans l’animation bien au-dessus des productions classiques. Les scènes d’affrontement enterrent d’ailleurs tout ce qui a pu se faire sur le sujet, en se payant le luxe d’être à la fois superbes, intenses et totalement rigolardes et fun.

Fuu faisant du charme à un passant…

C’est simple, après la surprise initiale des premiers épisodes, il est très dur de se détacher de la série avant d’en avoir vu le bout. Et comme pour CowBoy Bebop, c’est à regret qu’on quitte les personnages. Je ne suis pas un fan absolu de mangas, loin s’en faut, mais rares sont les créations récentes (ciné, ou dessins animés) à avoir ce tel degré de perfection artistique et à générer une telle énergie…

La série a été diffusée il y a un an sur Canal, et est disponible n’importe où en DVD.


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