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dEus se jette à l'eau

Publié le 04 juin 2012 par Albumsono

deus-following-sea.jpgRetrouver le goût de l’excitation. Moins d’un an après la sortie de « Keep You Close », qui nous avait laissé assez étrangement indifférent, dEus se résoud à prendre des risques. Le groupe belge star des années 1990 a sorti, par surprise, vendredi un nouvel album « Following Sea ». Rien n’avait filtré, fuité. Restait aux auditeurs de s’approprier seuls ces dix nouvelles chansons. A commencer par « Quatre mains » en ouverture. Soit le premier titre écrit par le chanteur Tom Barman en français (« C’est le cœur qui bat/comme à quatre mains, on joue le refrain/Y a pas d’embarras »). Et le résultat est plutôt réussi. Superposition de riffs accrocheurs, langueur des mélodies, chant profond… On retrouve ici toute l’élégance des Belges au service de contes tantôt noirs tantôt lumineux.

Retrouver un peu d’excitation, c’est aussi pour la bande à Tom Barman se frotter au monde contemporain. Des références à Facebook ou à l’algorithme Google (« I wanna fire up the Google beast algorithm while dreaming of Vietnam on a light blue boat called Regular John thus destroying all evidence from a mediocre night out ») s’inscrivent au cœur de textes, preuve que le groupe a toujours le nez bien dans son époque. Mais heureusement, dEus a l’intelligence ici de ne jamais forcer le « jeunisme ». Et de garder son esprit critique sur la situation en Europe même sur « Crazy About You », la ballade la plus mielleuse et néanmoins touchante du disque : « The sky doesn’t fall/The lightning doesn’t stike/Love goes on/Governements move to the right ».

Car ce vernis contemporain s’inscrit dans un jeu de référence plus large où la mer tient lieu de cap, nourrissant par vagues d’images un album travaillé par les remous et l’appel du large. La richesse de cette palette est l’attrait principal d’un disque tout en contrastes, à l’image du chant de Tom Barman partagé entre phrasé-parlé sec et douces intonations romantiques. dEus nous touche avec l’histoire d’un soldat rongé de remords par les atrocités qu’il a commises (« Hidden Wounds ») ou une tendre histoire d’amour rêveuse façon Sigur Ros (« Nothings ») puis donne la mesure de sa fougue sur le final « One Thing About Waves ». « The lack of laughter is contagious/It spreads the panic within/Only the fool is courageous », chante Tom Barman sur « The Give Up Gene ». Avec lui, louons les fous !

KidB

Quatres mains : 


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