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Présentation de l’éditeur :
Anaïs Ninet ses amis, membres de l'Organization : vraisemblablement Virginie Admiral, Caresse Crosby et d'autres ; écrivent pour un dollar par page ce livre très coquin, destiné au milliardaire Roy Melisander. Sur sa demande, le collectif décide de ne pas s'embarrasser« de la philosophie et des analyses », et fait l'apologie de l'acte sexuel et de l'épanouissement sensuel, glorifiant ces somptueux corps féminins et masculins.
Enlevées, gaies, espiègles et souvent très explicites, ces historiettes
raviront le public français, charmé de découvrir cette curiosité littéraire, qui s'apparente très nettement aux Petits Oiseaux et à Vénus Erotica, les
best-sellers d'Anaïs Nin écrits à la même période, par un auteur dont les qualités littéraires sont maintenant internationalement reconnues. Anaïs Nin est née à
Paris en 1903, et morte à Los Angeles en 1977. Après avoir drainé derrière elle une odeur de soufre, elle est considérée comme l'un des meilleurs écrivains de ce siècle.
Mon avis :
Texte très littéraire, joliment coquin qui proclame que « La Baise est la chose la plus importante du monde, (…) la vie
même » (p.77) (si l’on considère que nous sommes tous sur cette terre grâce à la Baise –sauf le môme de la bergerie, mais personnellement je soupçonne Marie d’avoir absorbé du GHB- , je
ne peux qu’approuver voluptueusement…) Malgré cela, le commanditaire de ces nouvelles fut mécontent du travail des auteurs car il trouvait ces textes trop « poétiques »… Il est
vrai que ces nouvelles manquent profondément d’érotisme…
Les situations sont souvent très attendues : une scène bucolique dans une clairière, rehaussée d’un brin de voyeurisme, un homme seul dans une soupente avec une jeune vierge, un jeune garçon initié par une jeune couturière (couturière pédophile, n’ayons pas peur des mots, le petit avait 5 ans…), le même jeune homme envoyé en pension et partageant sa chambre avec une infirmière dévoyée, une scène de bureau…
Si encore le bel Apollon devait courir pendant des heures derrière les belles fesses de la convoitée, lui susurrer des mots salaces à l’oreille et faire preuve d’inventivité érotique pour la séduire… Mais point besoin de mise en scène pour lui, la séduction est très facile, les femmes sont immédiatement acquises aux beaux étalons qui les sollicitent, leur reddition est immédiate ou presque. Disons-le franchement, elles manquent cruellement de personnalité, de perversité, de manipulation, n’étant souvent que de jeunes vierges effarouchées enchantées de découvrir les plaisirs «illicites », bref, tout sauf des bitches comme on les aime…
Les préliminaires sont assez sommaires et classiques - quelques attouchements furtifs, une pression des corps - ouah…- et c’est tout juste si la jeune vierge ne s’évanouit pas. La pénétration est imagée (« Tous deux demeuraient silencieux, alors même que les avant-postes de la citadelle étaient à présent démantelés. (…) Et tandis que son pieu, doucement mais fermement, avec précaution, pénétrait dans le fourreau humide… » (p.88)) puis l’extase vient très vite (sous forme de « vibration électrique ») (combien de volts ?) (ne vous moquez pas, ça peut être un critère de sexytude…).
Bref, tout est trop facile, et bien peu excitant…
« Ils ne faisaient plus qu’un ; ils ne connaissaient plus rien que l’amour, l’amour fou, la passion déchaînée. Ils n’avaient plus guère conscience de leurs corps, car leur existence même était tout entière contenue dans ce fourreau de chair où ils réalisaient l’apothéose des désirs de ce monde. Ils ne connaissaient nulle autre sensation, que celles qui leur parvenaient de ce centre de la passion. Lui ne pouvait plus donner que ce courts mouvements de reins, tant ils étaient accrochés l’un à l’autre. Mais les sensations n’étaient plus intermittentes. Elles ne cessaient pas. » (Esmeralda)
Ces nouvelles raviront les amateurs de littérature, mais laisseront sans doute sur leur faim (hummm..) les amateurs d’érotisme…
Premières phrases :
« Je la rencontrais régulièrement au bal, en hiver. C’était une danseuse extraordinaire, et une petite merveille. Cela va sans dire : à force de la tenir dans mes bras, j’eus le désir de la connaître davantage. Bientôt, de légères pressions des mains et des bras posaient entre nous des questions silencieuses, et y répondaient de même. Sans prononcer un mot, elle me fit ainsi savoir qu’un jour, elle consentirait à aller plus loin. »
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Alice et autres nouvelles, Anaïs Nin et ses amis, traduit de l’américain par Alain Defossé, La Musardine,