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Interview Mina Tindle

Publié le 06 juin 2012 par Bullesonore
Interview Mina Tindle

Il y a beaucoup d’artistes que j’ai suivi « musicalement parlant » depuis leurs débuts, ou au hasard je suis tombé sur leurs univers et finit amoureux fou de leurs musiques. Mina Tindle en fait parti de ces rares musiciens qui me font naître des sensations bizarres, une fierté grandissante à chaque sortie de leurs albums ou les lueurs dans les yeux à chacun de leurs concerts.

J’ai découvert Mina Tindle en 2009-2010 et me suis amusé à faire plein de ses concerts qu’elle soit en tête d’affiche ou bien en backing vocals avec des amis à elle. En tout, y a eu une dizaine de concerts, les uns plus enivrants que les autres !

Cette année est sorti ce sublime premier album « Taranta », un grand coup de coeur, une tornade d’émotions et bien sûr une très belle réussite musicale.

La groupie laissant son fanatisme de coté, vint le moment de rencontrer Mina Tindle et de lui poser quelques questions concernant sa musique, son album et ces beaux projets auxquels elle a participé :

Milo/Mina Tindle ?

Interview Mina Tindle

Mina Tindle est le nom de scène que tu as choisi, Pauline, en référence à Milo Tindle, héros du film Le Limier, de Joseph Mankiewicz.

J’ai choisi ce nom de scène y a hyper longtemps, j’avais beaucoup aimé ce « dernier » film de Joseph Mankiewicz mais il n’y avait vraiment pas eu une recherche très poussée. Aujourd’hui, je me dis que j’aurai finalement pu garder mon nom (Pauline De Lassus) mais à l’époque, avec un ami, on était parti sur ce pseudo de Milo, d’ailleurs les premières démos en ligne étaient postées sous le nom de Mina Tindle, finalement pas eu trop de choix j’ai gardé ce pseudo (sourire). En plus, ce n’était même pas moi qui avait mises les premières chansons en ligne, c’était sur myspace, je ne comprenais rien à rien en tout ce qui était internet, d’ailleurs je n’avais même pas d’adresse email (rires). Très vite on m’avait demandé de venir faire quelques concerts et comme on me connaissait sous le nom de Mina Tindle, ben je ne voyais pas la nécessité de changer de pseudo.

Je trouve, avec le recul, que ça sonne bien (sourire), tu ne trouves pas ?

Oh que oui, et puis heureusement tu n’as pas pris comme nom Crotte de nez (Boogers), on retient plus facilement Mina Tindle

(rires) et puis la référence est super bien, donc gardons Mina Tindle (sourire)

Mais comment passe-t-on de Milo Tindle à Mina Tindle ?

Mina ça sonne très familier pour moi, j’ai des origines espagnoles et ma grand-mère m’avait toujours appelé Ma Mina, et puis c’est un beau prénom dans plusieurs langues sans oublier qu’il y a des grandes chanteuses italiennes qui s’appellent Mina…

Mina Mazzini ?

Par exemple (sourire), c’est de très belles références ! Même Milo Tindle, j’aurai pu le garder comme nom de scène (rires). Et puis je dois bien l’avouer, ça m’a beaucoup aidé le fait d’avoir pris un pseudo parce qu’au départ je ne savais pas si Mina Tindle c’était un projet  solo ou un groupe et finalement je me suis rendu compte qu’il englobe tout un projet artistique et des expériences communes.

Mina Tindle, une belle famille musicale …

Interview Mina Tindle
Ta première expérience « musicale » remonte à 2006 sur Victim’s Hairdo, chanson du premier album de Toy Fight ?

Ben en fait c’est des amis, et ils m’ont appelé quand ils ont décidé de sortir leur premier album. D’ailleurs, à un moment, il a été même question de se demander si je fais parti « du groupe » mais c’était des petits moments que je menais à intermittence. C’était plus un coup de main, même si mes premières dates je les ai faites avec Toy Fight. J’ai fait aussi les backing vocals avec d’autres amis, par exemple avec Orouni sur une chanson de son deuxième album Jump Out The Window. 

Après on a plus entendu parler de toi, encore d’avantage en 2009, puisque t’es passée un peu à la vitesse supérieure vu qu’on te retrouvait aux choeurs sur plusieurs titres de Peplum de Toy Fight !

Absolument (sourire), en plus c’est à ce moment-là que j’ai commencé à écrire. Et puis y a certaines choses qui sont venues assez vite, par exemple mon premier concert c’était en première partie de Daniel Darc, ça me paraissait complètement dingue vu que je n’avais que quatre chansons (rires). J’ai pris le goût de l’aventure, j’ai commencé à écrire, me suis posée plusieurs questions, j’ai pris mon temps pour rendre un bel objet, d’ailleurs toutes ces collaborations avec mes amis musiciens m’ont beaucoup aidé !

Interview Mina Tindle
The Kingdom, ton premier EP sorti en 2009, pour une première ce fut une belle réussite !

Avant The Kingdom, j’avais commencé à faire deux EP’s différents. Avec des amis, on avait monté un projet intercontinental (sourire), on avait bossé quelques chansons pendant le temps où j’habitais en Caroline du Nord mais on n’a pas trop eu le temps de finir. Puis j’ai bossé avec un artiste américain mais y a eu des problèmes relationnels donc j’ai dû abandonné le projet.

Donc en revenant des Etats-Unis, un ami me propose -comme j’avais déjà commencé à écrire des chansons- d’enregistrer quelques titres et c’est comme ça que The Kingdom est né (sourire).

Revenons un peu sur ce groupe hallucinant, The Limes, que tu as créé avec David (membre de Toy Fight), Brent, Orouni et John Hale.

On était trois en France et deux aux Etats-Unis, on s’est rencontré via myspace -à l’époque où on arrivait à faire de très belles rencontres via ce site- et au départ on s’était dit que chaque chanson enregistrée dans un continent, doit être ré-arrangée sur l’autre (rires) donc les démos composées à Paris se retrouvaient arrangées, retravaillées et réenregistrées à Durham en Caroline du Nord et vice versa jusqu’à ce qu’on s’est tous rencontré en vrai !

Avec «Taranta», Mina Tindle signe une entrée fracassante dans la chanson folk-pop française. 

Interview Mina Tindle
 

Avec « Taranta » c’est 2-3 ans de travail sur un album qui s’est fait attendre, mais au final on découvre un somptueux disque beau et précieux.

Avec Taranta, il y a eu une envie d’englober toutes les chansons faites ailleurs -qu’on a gardé d’ailleurs- et j’avais surtout un challenge avec ce premier album c’était de tout montrer, tout donner ! Après ce ne fut pas 2-3 ans de travail acharné (rires), JP Nataf avait décidé de sortir son disque Clair en novembre 2009 et donc il est parti en tournée pour défendre son album, il n’était pas du tout disponible.

Mais on s’en est sorti pas mal du tout (rires), il y a une belle amitié entre JP et moi et un très grand respect. D’ailleurs, il a toujours voulu « protéger » ce qu’il avait aimé et entendu dans mes démos, c’était une pression pour lui d’essayer de pas dénaturer ces chansons. Après, quand il n’était pas présent, je reprenais le projet, on peut dire qu’on a co-réalisé tous les deux ce premier album (sourire). Il y a eu des moments compliqués aussi, quand JP revenait par exemple et donc avait son mot à dire, on se retrouvait à redéfaire des choses qui ont été faites, il y a eu une confrontation assez productive (rires).

Image de prévisualisation YouTube

On découvre sur Taranta deux titres en français (Pan co-écrit par JP Nataf et le superbe Demain). Mina Tindle sait aussi bien écrire en français qu’en anglais ?

Je suis assez fière d’avoir réussi ces deux chansons qui ne font pas tâche sur l’album. Je ne les ai pas « pensé » différemment par contre, je suis rentrée dans la musique par l’anglais parce qu’au départ j’écoutais beaucoup d’anglais, y a eu The Limes et cette collaboration avec des musiciens américains, j’ai vécu aux Etats-Unis, etc. Après, comme je te disais avant, y a ce « challenge » de se dire que ce n’était pas possible de ne pas réussir à écrire dans sa propre langue !

Je parle aussi espagnol, y a une chanson sur le disque que j’aime beaucoup qui s’appelle « Alegria » et j’aimerai bien que sur le prochain on en retrouve d’autres pas seulement en français ou en anglais. J’ai envie de faire un truc plus universel !

Mais ça rapporte quoi de plus quand c’est diversifié ?

Je trouve que c’est plus ludique et plus maîtrisé quand c’est chanté en français par exemple.

Et ton deuxième disque, tu le vois comment ? 

Différent (rires), j’aimerai bien retrouver quelque chose d’assez spontanée et voir ce que ça pourra donner.

Interview Mina Tindle

De très bons retours (que du positif) pour ce premier album, Mina Tindle est donc soulagée ?

En ré-écoutant l’album, je suis hyper fière de tout le monde et de l’équipe qui a bossé avec moi. Ce n’est pas raté comme disque non (sourire) ?

C’est une très belle réussite, et en tout cas un de mes gros coup de coeur de l’année !

Je suis hyper ravie, Taranta c’est vraiment un travail de longue haleine et le fait d’avoir réaliser un bel objet dont tout le monde est content, ça c’est notre plus belle réussite ! On m’a toujours dit que je ne serai pas contente de mon premier disque (rires) et comme tu vois au contraire moi je suis ravie de cet album.

Maintenant, il y a énormément de pression parce que tu te dis que tu ne sais pas comment sera ton deuxième album -qui est toujours plus attendu que le premier- mais ça me positive, j’ai beaucoup d’idées et d’envies, de bosser différemment par exemple ou de faire un enregistrement comme dans les années 60. Je dis cela, peut-être que rien ne se passera comme je le prévois (rires). On verra !

Je finis avec une dernière question par rapport à cette belle date que tu nous prépares aux Bouffes du Nord

Il y a des surprises (grand sourire) du coup je vais essayer de ne pas trop divulguer d’informations …

Ne nous gâche pas la surprise alors !

Je ne dirai rien (sourire). Je vous donne rendez-vous le 7 juin aux Bouffes du Nord, vous n’allez pas être déçu !

Interview Mina Tindle

Crédit Photo : Mathieu Zazzo et Claude Gassian

Remerciements :  Melissa Phulpin et Virginie Dulorme de Believe Recordings


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