[Critique DVD] Ici bas

Fin 1943 , Sœur Luce, une religieuse au dévouement exemplaire, est infirmière à l'hôpital de Périgueux.La rencontre d'un aumônier,passé dans les rangs du maquis et à la foi profondément ébranlée, bouleverse son existence. Sœur Luce vit alors une passion pour laquelle elle finit par quitter le couvent et ses sœurs.

"Ici-bas" de Jean-Pierre Denis

Avec : Celine Sallette, Eric Caravaca

Sortie le 06 juin 2012

Distribué par Pyramide Vidéo

Durée : 96 minutes

Nombre de Disque : 1

Film classé : Tous publics

Le film :

Les bonus :

Jean Pierre Denis est certainement quelqu’un de sage. Six films (seulement) en vingt ans, dont ce dernier « Ici bas » conforme à un tempérament posé, réfléchi et trop… sage. Je l’ai regardé ainsi, sans déplaisir, mais sans trouver le ton qui correspond, me semble-t-il, à une telle histoire.

On y quête vainement la fièvre de ces rapports troublés qu’une religieuse et un vicaire entretiennent au cours de la seconde guerre mondiale. La passion est présente, mais la confusion engendrée par leur union passagère n’est pas réellement palpable. Car le prélat n’a guère d’inclination pour sa compagne, lui préférant la lutte armée au sein de la résistance.

Comme possédée, la religieuse doit alors lutter au cours d’un long cheminement intérieur sur lequel la jeune comédienne Céline Sallette a bien du mal à retrouver ses marques.

Le rôle me paraît un peu lourd pour ses frêles épaules qui supporte un temps le poids de ses responsabilités avant de se perdre à l’instinct, dans le trouble et le désordre de ses sentiments. Mais le ton là encore n’y est pas vraiment, et son personnage n’est plus alors qu’une illustration, un témoignage de cette histoire qui s’est réellement passée à la fin de la seconde guerre mondiale.

Par dépit amoureux, la religieuse en vient à trahir les maquisards. On est maintenant dans le registre du film classique de la Résistance française, au sein de laquelle Eric Caravaca , en curé défroqué, joue lui aussi à la petite semaine.

Comme si tous ces comédiens étaient paralysés par l’enjeu du scénario, en butte à une mise en scène d’une sobriété désolante. Une véritable direction d’acteurs aurait peut-être alors été souhaitable. Jean-Pierre Denis est quelqu’un de trop gentil… Quelqu’un de sage

Le making of ( 25 mn )

Où l’on voit réellement le metteur en scène au travail, expliquant ce qu’il attend des comédiens,

Une scène dans le couvent est très émouvante ;la tension que demande le rôle à Céline Sallette est perceptible. Jean-Pierre Denis explique sa vision des choses et prévient toute son équipe « que pour cette scène plusieurs prises seront nécessaires et , ce sera normal ».

L’ensemble est vraiment passionnant à suivre en compagnie d’un cinéaste, tout aussi intentionné avec les figurants, ce qui n’est pas toujours le cas des réalisateurs, délaissant ce volet à leur assistant …

En bref

Le film

C’est une belle et triste histoire abordée malheureusement avec trop de précautions pour rendre le trouble et l’émotion qu’elle suscite. Mise en scène sobre, interprétations retenues, le film se laisse voir, mais me laisse comme un goût d’inachevé…

Les bonus