
S’il n’ira pas en demi-finales de Roland-Garros pour la deuxième fois de sa carrière (après 2009), le gaillard de Tandil a prouvé qu’il possède les ressources techniques et mentales pour inquiéter le « Big Four ». Revenu à cent pour cent de ses possibilités, il pourra légitimement endosser ce costume si lourd à porter (conférer Tsonga et Ferrer) d’agitateur de l’hégémonie aux quatre visages qui plane actuellement sur le tennis mondial.
Ce nouvel échec face à Federer, le 12ème en 14 confrontations, ne doit aucunement masquer les progrès réalisés par « Delpo », plus costaud mentalement, plus agressif en revers, flamboyant lorsque sa première balle de service passe (74% de points gagnés) et désormais capable de remporter un match du Grand Chelem sans évoluer à son meilleur niveau. La marque de fabrique déposée des très grands joueurs…Roger Federer « himself » peut en témoigner, lui qui se retrouve dans le dernier carré de Roland-Garros sans avoir pondu un match référence.
Pour Del Potro, il est temps de passer au gazon, une surface loin d’être sa tasse de thé. Pourtant, sur les courts gazonnés de l’ultra-select All England Lawn Tennis Club, plus connu sous l’appellation de Wimbledon, se dérouleront presque coup sur coup le troisième tournoi du Grand Chelem de la saison et les Jeux-Olympiques d’été. Si l’argentin ne semble pas nourrir des ambitions faramineuses pour ces deux évènement majeurs, il doit se remémorer que Londres accueillera aussi les « Finales de l’ATP » (sur ciment) et que seuls les huit meilleurs joueurs de la saison seront récompensés. L’homme a d’ores et déjà coché deux énormes rendez-vous sur son calendrier : l’US Open aoûtien et les demi-finales d’une Coupe Davis dont le Saladier d’Argent se refuse pour l’instant à l’Argentine. Ainsi, « Delpo » sait qu’il lui reste du terrain à parcourir avant de retrouver sereinement et durablement un gotha tennistique auquel il appartient sans nul doute.
Maurice Neyra