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Ciné : Almanya

Par Plumesolidaire

 

Malgré quelques longueurs, le film pose bien la problématique de la double culture dans une tonalité à la fois grave et légère.

♥♥   ah ouais quand même (bien)

     bof 

♥♥   ah ouais quand même (bien)

♥♥♥   top (très bien)

♥♥♥♥♥   pire que top (trop rare)

♥♥♥♥♥♥   des comme ça y en a qu'un par siècle

Source : La Croix

« Almanya », histoire d’une famille de l’Anatolie à la RFA

Succès du box-office allemand, cette comédie raconte avec tendresse et légèreté l’histoire sur trois générations d’une famille turque installée en Allemagne.

ALMANYA **  de Yasemin Samdereli  

 Film allemand, 1 h 41  

Les gens heureux n’auraient pas d’histoire : sur ce principe, le cinéma a plus souvent décrit les heurts avec les populations immigrées qu’il n’a montré les intégrations réussies, que l’on songe à La Désintégration  de Philippe Faucon en février ou à L’Étrangère  de l’Allemande Feo Aladag en 2011. Dans leur scénario, les sœurs Yasemin et Nesrin Samdereli, nées à Dortmund en 1973 et 1979, ont pris le parti d’aborder la rencontre germano-turque sur le ton de la comédie. 

Lors d’un repas de famille, Hüseyin et son épouse Fatma annoncent deux grandes nouvelles à leurs enfants et petits-enfants : ils viennent d’obtenir leur passeport allemand et ont acheté une maison en Turquie où ils veulent emmener leur descendance pour les prochaines vacances. Cenk, 6 ans, interroge alors : « On est turcs ou allemands ? » « Turcs »,  répond son père, le cadet du vieux couple ; « Allemands »,  répond sa mère, blonde comme les blés. Pour tenter d’éclairer l’enfant, sa cousine entreprend de lui raconter l’histoire familiale.

Le récit éclaté, depuis la naissance de l’amour entre Hüseyin et Fatma dans leur village d’Anatolie jusqu’au retour aux sources, se tisse par allers-retours entre passé et présent. Si elle aurait gagné à être resserrée autour de quelques épisodes, cette sympathique comédie ne laisse pourtant pas de place à l’ennui. Une jolie fantaisie colore la narration de la vie de ce Turc arrivé en RFA le 10 septembre 1964, juste après le millionième immigré fêté en fanfare ; une ironie tendre brocarde les travers des Allemands et des Turcs, ainsi que leurs a priori mutuels. 

Loin d’une vision dramatisée de l’immigration

Sur le point de partir en RFA, Fatma hésite, angoissée par les rumeurs qui courent sur les Allemands : ils sont sales, mettent les hommes en croix, ne mangent que du porc, de la chair humaine et des pommes de terre. Près d’un demi-siècle plus tard, c’est elle qui se réjouit le plus de cette citoyenneté allemande. Lors du retour en Turquie, un de ses fils aligne les stéréotypes occidentaux sur son pays d’origine…

Loin d’une vision dramatisée de l’immigration, Almanya  n’évoque pas de jeunes aux comportements asociaux en quête d’identité, ni de crime d’honneur. Il n’aborde guère davantage les difficultés sociales rencontrées par les Turcs. Le racisme n’est montré que brièvement dans une scène qui en dit la bêtise. Reconstituées avec une délicieuse nostalgie dans des couleurs chatoyantes, les années 1960 sont le théâtre d’un choc culturel qui prête à sourire, avec pour la famille de Hüseyin, pêle-mêle, la découverte des chiens en laisse, des « toilettes à l’allemande »,  des rites de Noël. 

La réalisation, enlevée, multiplie les vignettes amusantes : cauchemars hilarants (Hüseyin rêve d’une Fatma devenue allemande vêtue en costume traditionnel bavarois), représentations enfantines imagées (des travailleurs de tous les pays appelés en Allemagne par des voix venues du ciel), recours à un réjouissant faux allemand pour donner aux spectateurs germanophones la sensation d’étrangeté face à une langue inconnue. Toutefois, une chute plus grave apporte une profondeur bienvenue à cette comédie légère et attachante.

Corinne Renou-Nativel


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