«Un nouveau festival de musique émergente? Cool. À Valleyfield? What the fuck?»
Des festivals et des concours pour promouvoir la musique émergente au Québec, il y en a. Du Festival de musique émergente en passant par les Francouvertes, sans oublier les spectacles aux Francos et tout le reste, les jeunes musiciens de la province ont de l’espace pour se faire entendre. Assez d’espace? La question se pose, mais à savoir s’il y a matière à créer de nouveaux festivals au Québec, ce n’est pas plus évident.
C’est pourquoi le festival Artefact, né cette année même en plein Valleyfield, était intrigant. Le mélange entre têtes d’affiches (Lisa Leblanc, Canailles, Galaxie), groupes émergents (Simon Kingsbury, Groenland, Mauves, les Soeurs Boulay, …) et conférences d’assez gros noms de l’industrie musicale provinciale était intéressant sur papier.
Pour qu’un événement de ce genre fasse sa marque, une personnalité unique est nécessaire. Sinon, on le confond avec les autres festivals. À ce niveau, la première édition d’Artefact a frappé fort. Une scène installée dans un stationnement aux abords de l’Hôtel de Ville, quelques toilettes chimiques, quelques tentes pour protéger l’équipement et le stand à marchandise ainsi que deux kiosques à bière (très abordable d’ailleurs) ont fait office de décor autour des festivaliers.
Ceux-ci ont d’ailleurs été peu nombreux, probablement dus à la nouveauté de l’événement. À peine quelques centaines de personnes étaient rassemblées samedi soir pour les performances de Lisa Leblanc et Galaxie. Pas si mal certes, mais très peu pour un Montréalais habitué aux habituelles foules de plusieurs milliers que l’on retrouve dans la métropole.
C’est ce petit nombre qui a donné son charme au weekend. Vous êtes déjà allé dans un festival «intime»? Bien que ce concept soit complètement ironique, l’atmosphère vécue à Artefact était bien intime. Tout le monde semblait se connaître, tout le monde vivait sur le même beat, tout le monde a fait le party très tard ensemble. Festivaliers, artistes, membres de l’industrie (et même journalistes).
Le pari était risqué, mais les gens sur place ont pu apprécier ce melting pot culturel. Une pas pire réussite pour une première édition.
Mention spéciale à la «grillade-ville», seul kiosque de nourriture sur le site. Rien de mieux qu’un sac de tranches de lard grillé, met typique de la région paraît-il, pour replacer l’estomac après une soirée trop arrosée.
par Olivier Morneau