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Euro 2012 / Pologne – Grèce: Ca Commence Bien !

Publié le 08 juin 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Euro 2012 / Pologne – Grèce: Ca Commence Bien !

Quoi de mieux qu’un match au scénario fou pour débuter cet Euro ? Et ce, malgré une affiche peu glorieuse et un nul qui n’arrange personne.

Après l’attente, on y est, enfin. L’Euro 2012 de football a débuté aujourd’hui à Varsovie. Et Djokovic – Federer ? Tant pis, on préfère un bon vieux Pologne – Grèce. Pas plus excitant qu’une fourchette certes, mais synonyme de premiers enseignements à retenir et surtout de joutes meilleures.
Polonais et grecs ne sont pas connus pour être des foudres de guerre offensifs, c’est certain. Comme match d’ouverture on a connu mieux. Pas besoin d’être diplômé pour comprendre le scénario: la Pologne a intérêt à pousser vite et fort tandis que la Grèce va devoir faire le dos rond avant de chercher une faille. Ce qu’elle fait depuis toujours en quelque sorte.
Les formations alignées sont celles attendues avec côté polonais une aile droite 100% Dortmund avec Piszcznek et Kuba à laquelle on peut ajouter le buteur du club Lewandowski. En face, pas de surprise, du muscle. La défense centrale pèse lourd (Papadopoulos et Sokratis) et les vieux charognards guettent (Karagounis, Katsouranis). Seule l’absence de Salpingidisa pu faire sourciller les plus pointilleux.

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Pas de surprise sur la feuille, pas plus sur le terrain. La Pologne prend immédiatement les choses à sa main, tout en dédoublement sur les ailes, surtout à droite, évidemment. Le plan de jeu est  assez clair: on récupère haut et les trois hommes du milieu (Murawski, Polanski, Obraniak) ont pour mission d’arroser les ailiers. Ca bouffe de la craie et ça gêne beaucoup la défense grecque, trop lente pour glisser. Lewandowski aussi pose problème. La vitesse et l’activité de l’attaquant sont de trop pour une paire centrale loin d’être rassurante et rassurée. D’ailleurs il faut moins de vingt minutes pour que Papadopoulos se pète. Premier couac.
Avant ça, les polonais ont pressé haut, multiplié les tentatives même les plus vaines et ont été justement récompensé sur un énième excellent centre de Piszcznek sur lequel le portier grec sort aux pâquerettes laissant ainsi tout le loisir à Lewandowski de smasher sa tête dans le but vide.
La Grèce est totalement dépassée et n’entre quasi jamais dans les trente derniers mètres avec le ballon. Pire, elle ne peut rien faire d’autres que casser le jeu en multipliant les fautes. Donc les cartons. On se marre en voyant la grande perche  Samaras exilée sur l’aile avec la technique d’un buffle. Par contre, on ne voit pas du tout le petit Ninis censé pourtant être la caution technique de l’équipe grecque. La Pologne en profite donc pour créer le bazar sur chaque action, et surtout sur chaque contre où la vitesse de Kuba ou Rybus semble donner la diarrhée à toute la défense adverse. Il s’en faut de peu pour que les polonais mettent le but du break, notamment par le sochalien Perquis, seul à dix mètres et qui trouvent le moyen de mettre le ballon cinq mètres à côté. Réflexe de libéro.
Le tournant du match intervient juste avant la mi-temps. Encore pris de vitesse, Sokratis accroche Murawski qui avait pourtant glissé. Carton jaune + carton jaune = carton rouge. Un peu sévère. Second couac.
Et le match semble basculer dans la folie juste après quand monsieur Carballo ne siffle pas pénalty pour la Grèce malgré une main aussi évidente qu’involontaire de ce diable de Damien Perquis. Arbitrage maison dirons certains. Mais en même temps, un espagnol qui cherche à poutrer des grecs, ça révèle du quotidien politique actuellement.

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La mi-temps est là pour calmer tout le monde et donne des idées fraîches à Fernando Santos, le sélectionneur grec. Exit le fantôme Ninis au retour et entrée de Salpingidis.
Coaching immédiatement payant puisque le petit barbu du Pana va égaliser sur une merveille de cagade de Sczcesny lui aussi sorti aux fraises. Arsène Wenger doesn’t like this. L’entré de Salpingidis va permettre à Samaras de retrouver l’axe de l’attaque, là où il est très largement le meilleur. Costaud, dangereux dans le jeu aérien, il cause à son tour, du soucis à l’arrière garde polonaise. Habitués au mental de victimes, les polonais reculent et perdent confiance. Le pressing est moins fougueux, les prises de risque deviennent nulles et on se contentent des fondamentaux. Multiplication voire gavage de centres pour un Lewandowski bien trop seul et pas assez physique pour peser.
Du coup, malgré son infériorité numérique, c’est la Grèce qui prend le jeu à son compte. C’est dire… La qualité technique est fortement retombée mais pas les émotions. A force de titiller la défense, Salpingidis se retrouve seul face à Sczcesny qui ne peut empêcher de crocheter l’attaquant. Pénalty + dernier défenseur = carton rouge. Le soi-disant taulier de la défense vient de poignarder son équipe en vingt minutes. Puisqu’il faut bien mettre un gardien, c’est Tyton, troisième gardien habituel derrière les deux d’Arsenal (Fabianski est forfait) qui s’y colle. Et qui va repousser le pénalty de Karagounis! On a peut être pas le spectacle footballistique mais on tient le premier scénario fou de la compétition. Et c’est encore mieux.
A dix contre dix, les équipes vont finalement se craindre. Un point, c’est toujours mieux que zéro se dit-on des deux côtés. La Grèce va tout de même essayer, par le biais de longs ballons sur la crinière de Samaras sans toutefois s’aventurer hors de ses bases. Elle sait qu’elle revient de loin au vu du premier acte.

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La mauvaise opération est clairement polonaise qui avait certainement le talent suffisant pour surpasser de biens moyens grecs. Ces derniers ont néanmoins eu le mérite de s’accrocher et de ne pas sombrer. Une habitude dans le pays depuis quelques temps déjà.

1-1: Lewandowski (17′) – Salpingidis (51′)

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LES NOTES

POLOGNE
.Sczcesny (0): Une sortie toute naze pour relancer des grecs à la rue jusque là. Un pénalty + une expulsion concédés ensuite. Match de merde. Tyton (10) héros improbable de la soirée
qui repousse le pénalty et entretient l’espoir de tout un pays pour la suite.

.Pizscznek (7): Excellent en première période, ses nombreux dédoublement ont bien emmerdé les défenseurs grecs. Même si ça ressemblait à de l’acharnement en fin de match, ses centres ont toujours été dangereux. Et il finit la partie avec autant de centres réussis que Sagna sur toute sa carrière.

.Wasilewski (5): Loin d’être une assurance tout risque, il a beaucoup souffert quand Samaras est revenu dans l’axe jouer des coudes.

.Perquis (5): Plutôt bon dans les duels, il manque quand même une grosse occasion et aurait pu coûter un pénalty en première période.

.Boenisch (5.5): Il n’a pas manqué d’imiter son homologue de droite quand son équipe menait les débats. Puis il a disparu petit à petit, se contentant de défendre tant bien que mal sur son côté.

.Murawski-Polanski (6): Un excellent début de match entre récupération et relance propre pour la paire axiale du milieu. Logiquement, leur activité s’est étiolée au fil de la rencontre et c’est sans doute cet essoufflement qui a fait reculer tout le bloc.

.Rybus (5.5): Intéressant en percussion, il n’a pas hésité à utiliser sa pointe de vitesse et sa technique pour partir en contre. Pas forcément récompensé de ses efforts, il a dû laisser sa place à Tyton après l’exclusion de son portier.

.Obraniak (5.5): Un peu comme ses récupérateurs, il a commencé le match tambour battant avant de retourner dans l’ombre. Plutôt bon sur coups de pieds arrêtés cependant.

.Kuba (6.5): Une activité incessante, des dribbles, de l’envie, du pressing, il a fait la misère à son adversaire direct et a même pris un ascendant psychologique s ses jambeur toute la défense à chaque contre. Le but grec a semblé lui coupé ses jambes quelque peu.

.Lewandowski (6.5): Dans un rôle de 9 et demi, il a causé la pagaille lui aussi dans la défense. Sa vitesse ainsi que ses déplacements ont fait de gros dégâts en première période. Par contre, il a beaucoup moins pesé quand le bloc polonais est descendu d’un cran, trop esseulé devant.

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GRECE
.Chalkias (4): Une sortie aux champignons qui coûte le but polonais, c’est à peu près tout. Et c’est déjà pas mal.

.Torosidis (5): D’habitude gage de sûreté, il s’est montré étonnement fébrile et défensif, gêné par les dédoublements sur son côté.

.Papadopoulos (/): Le poissard qui se pète dès les premières minutes d’une compétition pour laquelle il s’est longuement préparé. Dommage. Remplacé par Papadopoulos (5), l’autre, qui a fait le job tout en muscle.

.Papasthatopoulos (3): Le grand espoir grec s’est fait dessus dans les grandes largeurs. Trop lent, pas assez incisif, il ne verra même pas la fin de la première période, expulsé pour deux fautes bêtes. On mettra ça sur le compte de la pression.

.Holebas (3): Première victime du tourisme sexuel, il s’est fait violé par la paire made in Bundesliga de Dortmund. Et sans pleurer.

.Karagounis (4): La catin grecque n’a plus ses jambes de 30 ans et s’est fait littéralement bouffé au milieu. Et puis il foire le pénalty de la gagne. La roue tourne.

.Katsouranis (6): Il a porté le milieu tout seul, comme un mec expérimenté qu’il est. Et même quand il a fallu jouer derrière pour boucher le trou, il a fait le job.

.Maniatis (3): Et c’est en regardant la feuille de match à la mi-temps qu’on l’a vu.

.Ninis (2): Quand il n’était pas inexistant, il était exaspérant tentant de faire la décision seule sur son côté. Remplacé par Salpingidis (7.5), l’homme du match. Excité comme une puce, et sûrement vexé de ne pas avoir débuté la partie, Salpingidis va changer le déroulement du match avec un jeu entre les lignes tout à fait intéressant qui va causer l’égalisation, le pénalty et tout un tas d’emmerdement pour la défense polonaise.

.Samaras (5): Ridicule dans sa position d’ailier gauche, il a retrouvé de l’utilité une fois dans l’axe avec son jeu de tête et son physique imposant.

.Gekas (4): Pas bon, il a été remplacé par Fortounis, pas spécialement meilleur.

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