Unité d'action, unité de temps, unité de lieu. Les différentes scènes se déroulent dans le salon cossu, bourré de livres, parfaitement identifiable socialement d'Elisabeth, professeur de français dans le secondaire, caricaturalement soucieuse du devenir de ses élèves, et de Pierre, son époux normalien, Professeur caricaturalement atypique à la Sorbonne. On aura peut-être compris que tous deux sont excessivement donneurs de leçons, Pierre en particulier, effaré, outré par le prénom que Vincent a choisi pour l'enfant à naître. Vincent promène sa réussite insolente dans cet espace clos, son inculture et son sens inné de la provocation. Adolf sera le prénom de son fils. Effroi général qui donne lieu à un règlement de comptes bien senti mais toujours dans les formes. Pierre, l'intello parisien, assène à qui mieux mieux sa morale et son épouse multiplie les crises. D'ailleurs, ses scènes hystériques sont lassantes.
Un film inégal qui dévie de son sujet initial pour parler de l'histoire d'amour improbable entre Claude, un ami effacé, toujours d'humeur égale avec la mère de Vincent et d'Elisabeth. Le prénom ne va pas jusqu'au bout de ses possibilités, n'est pas assez féroce quand on sait ce que peut provoquer le choix d'un prénom. Le film est distrayant, sans plus.