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Signes avant-coureurs d’une coupure de dividende

Publié le 15 juin 2012 par Chroom

Coupure de dividende

L’historique de dividendes croissants nous donne une bonne idée de la solidité du modèle d’affaires d’une société cotée en bourse. Néanmoins, la crise financière de 2008-2009 nous a appris que même une entreprise qui a augmenté son dividende durant de longues années peut devoir le réduire soudainement à cause d’une conjoncture économique défavorable. Dans la plupart des cas, un investisseur averti aurait pu déceler des signes avant-coureurs indiquant qu’une coupure de dividende était imminente. Voici trois indicateurs d’une réduction du dividende à venir…

I. Modification des conditions de l’activité

Un changement brusque ou permanent du business model d’une entreprise à la suite d’une conjoncture économique défavorable peut conduire à une réduction du dividende. Pendant la crise financière, pratiquement toutes les entreprises ont vu leurs condition économique se dégrader. Cependant, la question pertinente est à quel degré ? Considérez ces deux exemples : 

  • Gannett Co. (GCI) publie environ 100 quotidiens et plus de 500 publications non quotidiennes aux Etats-Unis, plus de 200 titres au Royaume-Uni, et exploite 23 stations de télévision aux USA. Avec l’adoption massive d’Internet, les agences de presse traditionnelles comme les journaux connaissent une mort lente. Après plusieurs années de bénéfice en baisse, GCI a réduit son dividende trimestriel en mars 2009 de 0,40 $ par action à 0,04 $ par action. En mars 2012, la société payait 0,20 $ par action, la moitié de ce qu’elle payait il y a 3 ans, avant la coupure du dividende.
  • Pfizer (PFE) est leader mondial de la pharmaceutique. Toutefois, en février 2009, il n’était pas «too big to fail». A cette époque, la société a réduit son dividende trimestriel de 0,32 $ par action à 0,16 $ par action. Après des années de tentatives infructueuses pour obtenir l’approbation d’un « blockbuster », la société cherchait un partenaire avec un bon pipeline de médicaments. En prévision de l’association proposée avec Wyeth, PFE a ainsi réduit son dividende. Depuis lors, le dividende a progressé à 0,22 $ par action.

II. Rendement du dividende supérieur aux normes historiques et de l’industrie

Un rendement qui est supérieur à la moyenne et / ou plus haut que celui de l’industrie indique qu’il y a un problème avec la société. On ne le répétera jamais assez : acheter des titres uniquement pour leur rendement est une erreur lourde de conséquence car les actions ne sont pas des titres à revenu fixe comme les obligations. Un rendement élevé est le signe que le marché s’adapte pour compenser le risque plus élevé lié à l’entreprise. Lorsque les rendements commencent à grimper, il est temps d’évaluer si l’entreprise peut continuer à payer son dividende ou pas. Ainsi, le rendement de General Electric (GE) de 2000-2007 oscillait entre 1,5% et 3,5%. Cependant, en 2008, celui-ci a doublé, tandis que les investisseurs perdaient confiance dans la société, avant que GE ne réduise son dividende.

III. La diminution de la trésorerie disponible pour payer les dividendes

En fin de compte, la capacité d’une entreprise à payer son dividende est déterminée par sa trésorerie, non seulement sur son bilan mais surtout sur sa capacité à en générer des flux. Toutes les sociétés ci-dessus avaient une chose en commun : une détérioration des flux de trésorerie disponibles pour payer les dividendes. Les flux de GCI ont ainsi culminé en 2004 à 1,3 milliards de dollars, avant de diminuer à 742 millions de dollars en 2008. Bien que ceux de GE aient été en augmentation, la société a été confrontée à une dette importante. Celle-ci a en effet augmenté de 201 milliards de dollars en 2000 à 524 milliards de dollars en 2008. 

Un regard vers l’avenir

Malheureusement, il y aura plus de réductions de dividendes dans l’avenir. Cela fait désormais partie du paysage économique incertain dans lequel nous vivons. Une entreprise est actuellement sur ​​mon radar pour une réduction potentielle du dividende : CenturyLink, Inc (CTL). L’entreprise a en effet évolué de manière très aggressive au cours des dernières années avec les acquisitions de Embarq, Qwest et Savvis. Cette croissance a engendré des difficultés financières, si bien qu’elle a laissé son dividende trimestriel de 0,725 $ à plat depuis mars 2010. Pour cette raison, et parce que le ratio de distribution se montait à l’époque à près de 200% (il est actuellement même supérieur à 300% !), j’ai d’ailleurs soldé cette position le 14 novembre 2011.

Source : http://www.dividend-growth-stocks.com/2012/05/warning-signs-of-imminent-dividend-cut.html

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