Avec l'arrivée des nazis en Allemagne et le spectre de la guerre, Freud reçoit un coup terrible dans sa conception de l'idéal de la civilisation. Après la guerre, des psychanalystes ont interprété dans ses propos l'existence en chaque être humain de désires irrationnels et dangereux et qu'ils étaient à l'origine de la barbarie nazi. À la tête de ce mouvement, il y avait Anna Freud, sa fille. Pour éviter une résurgence de ce type d'idéologie et que l'être humain soit conforme à la société afin qu'il atteigne la prospérité, de nombreuses recherches ont été effectuées, notamment par la CIA, afin d'annihiler les « désires primaires », d'où l'utilisation d'électrochoc afin d'effacer toute trace du passé du « patient ».
Cependant, dans les années soixante, des psychothérapeutes remettent en cause cette théorie, inspiré par les idées de Wilhelm Reich, ancien élève de Sigmund Freud. Pour lui, le moi intérieur ne devait pas être contrôlé, mais être encouragé à s'exprimer. Selon Herber Marcuse, philosophe et sociologue, les êtres humains ont des pulsions affectives, mais elles ne sont pas intrinsèquement violentes ou mauvaises. C'est la société qui les rend dangereuse en les réprimant et en les déformant. Il accuse plutôt la société de consommation et le principe d'obsolescence d'en être une des causes :
This is a childish application of psychoanalysis which does not take at all into consideration the very real political systematic waste of resources of technology and of the productive process. For example this planned obsolescence; for example the production of innumerable brands and gadgets who are in the last analysis always the same; the production of innumerable different models of automobiles; and this prosperity at the same time, consciously or unconsciously leads to a kind of schizophrenic existence.
I believe that in this society an incredible quantity of aggressiveness and destructiveness is accumulated precisely because of the empty prosperity which then... simply erupts.
De son côté, le gouvernement étasuniens et la CIA ont repris les techniques de manipulation de Bernays durant la guerre froide. Il a fallu chasser Jacobo Arbenz Guzman du pouvoir au Guatemala. Élu en juin 1954, celui-ci décide de mener une réforme agraire en redistribuant les terres aux paysans les plus pauvres au détriment de riches propriétaires terriens, dont celles appartenant à la compagnie américaine United Fruit. Le gouvernement américain fait appel à Bernays pour résoudre le problème. Alors que la République bananière n'a aucun contacte avec Moscou, elle va être dépeinte comme un de ses satellites, justifiant ainsi le bombardement de la capitale et l'arrivée au pouvoir de la junte militaire de Castillo Armas.
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