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Bertrand Degott, poèmes

Par Poesiemuziketc @poesiemuziketc

[DES PAROLES SANS DOUTE]

I

[…]

Il arrive parfois
qu’à la faveur d’un peu de neige

le soleil et les arbres
s’en trouvent modifiés

et même l’hiver n’est
plus tout à fait l’hiver.

C’est le soleil d’avril qui met
des feuilles sur les branches

des jonquilles partout

un instant, deux mésanges
dans le sorbier des oiseleurs

on n’est pas égal
devant le soleil

― tandis que le frêne s’efforce d’être
plus vert toujours et de plus en plus frêne

on dirait que le hêtre
par tant d’impatience étourdi, freine

si peu d’espace que la vie t’accorde

il suffisait pour héberger
la lumière avec ton sourire

― dans la combe creusée par ton départ
je n’ai pas assez d’yeux pour suivre l’heure

qui gravite et s’imprime
comme au cadran solaire.

[…]

Bertrand Degott in Place de la Sorbonne, 2, Revue internationale de poésie de Paris Sorbonne, Éditions du Relief, mars 2012, pp. 60-61.
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Mot à Mot

Je porte le nom de Clément
V pape on dit qu’il ne fut guère
clément quoique précisément…

Peu à peu tout se ferme
autour de soi
l’amitié le couvercle
des matins froids…

Vous béiez si religieusement comme on baye
aux corneilles coiffée d’un châle à grosses mailles…

A quelle fin mon dieu me plains-je
encor ? c’est comme si
mon front dans le soir épaissi
suppurait sous le linge…

Dans les sentiers la terre
adhère à nos souliers
si l’on était à l’âge des marelles
on tracerait des lignes…

Les revoici les beaux dimanches
maussades comme entre deux pluies…

Après avoir couché rue Dugommier
deux nuits sur un matelas sans sommier
j’ai décidé d’aérer mes sandales
du côté du boulevard Diderot…

Tu nous disais jeudi soir sous le store
que tu n’avais jamais été
heureux jusqu’ici qu’en avion porté
au-delà des nues en pléthore…


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