"Balthazar Saint-Cene est un antiquaire reconnu sur la place de Paris. Alors qu’il est invité à un mariage qui ne l’enchante guère, il fait la rencontre d’Alma, une femme énigmatique qui se présente comme son ange gardien. Celle-ci va le conduire sur le chemin d’une nouvelle vie, la vita nova: il quitte famille, femme, enfant, activité professionnelle, à la recherche du mystère qui le relie à elle. Ce sera l’occasion de découvrir un milieu inconnu, ainsi que le courage et le don de soi. Tout au long du récit, Balthazar est accompagné par sa conscience, incarnée par Henry Miller, l’écrivain qui l’a beaucoup marqué et qui habite en lui et le guide au-delà des réponses aux énigmes, vers sa propre identité." (Note Editeur)
Ayant habituellement peu d’intérêt pour les biographies de tous ordres, j’ai eu beaucoup de mal à m’intéresser à cette histoire, d’abord à cause du style parlé et trivial qui alterne avec des expressions verbeuses et ampoulées, et l’abus d’explications de textes, entre parenthèses ou guillemets... Mais aussi et surtout à cause du personnage principal, Balthazar Saint-Cène, personnage atrabilaire et misogyne. Incarnation de l’individu pontifiant et emphatique qui s’écoute parler et donne son avis sur tout, tout le temps, le narrateur est omniprésent au point d’en devenir insupportable. Difficile de ressentir une émotion pour ce malheureux narcisse en pleine crise de la quarantaine, tant ses considérations politico-érotico-philosophico-psychanalytiques prennent le pas sur son histoire et finissent par être horripilantes…
Pourtant, l’idée de départ d’un homme comblé par la vie, -une épouse formidable, un fils aimant, un métier passionnant, une vie aisée-, las de son quotidien trop parfait et qui décide de tout quitter sur un coup de tête suite à la rencontre d’une femme, aurait pu me plaire. Si l’histoire n’avait pas regorgé de pathos larmoyant, d’affèteries et de bavardages inutiles. L’outrance mélodramatique n’est pas seulement liée au récit lui-même, mais dans la façon dont le narrateur s’exprime, usant continuellement d’un ton de désabusement mâtiné d’autodérision qui tourne le plus souvent à la fausse modestie compassée, le genre à dire « votre serviteur » les yeux rougis de larmes, s’apitoyant amoureusement sur son sort.
Les références à Henry Miller permettent à Balthazar d’échanger un petit dialogue intérieur, imaginant ce que son mentor littéraire tel un jiminy cricket aurait pu lui dire dans telle ou telle situation. Mais encore ici, l’effet tourne assez vite à l’exercice de style, la présentation des dialogues y jouant certainement pour beaucoup. Quant à la remise en question du héros, elle ne m’a pas touchée car je l’ai trouvée artificielle, vaine et mue par des motivations fallacieuses.
Conclusion : Une histoire convenue dans le genre mélodramatique desservie par son narrateur, personnage antipathique nombriliste qui parle beaucoup pour ne rien dire et abuse de poncifs en tout genre.
Pour en savoir plus :
Editions Persée / Novembre 2011
320 pages
J’en profite pour remercier Pauline Thévenin et les Editions Persée qui m’ont envoyée cet ouvrage en service de presse. Je m’étais engagée à faire une chronique sur ce livre et bien que n’ayant pas aimé ce roman, j’ai préféré aller au bout de mon « contrat ».