Elle se rêve au mileu d'une salle vide,Fenêtres obscurcies par des étoffes noires.Des tubes au néon s'allument tout autourLeur lumière est blanchâtre et trouble. Elle s'aperçoit qu'elle n'a pas de vêtement.Des papillons de nuit l'effleurentde leurs antennes.Soudain l'étreinte de deux mains de pierrel'emprisonne.Des doigts de marbrecommencent à la caresser. Un cri, alors, de ses lèvres jaillit.A cet instant, très loin,regard fixe, muettes, Frissonnent de passion,sans que nul ne les voie,Les statues d'hommes dans les musées obscurs.
Vlado Urosevic, dans: Les poètes de la Méditerrannée - Anthologie (coll. Poésie/Gallimard, 2010)
traduit du macédonien par jeanne Angélowski
image: Edvard Munch, Madone / fragment (1894)