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Pratiques culturelles au Québec : êtes-vous un inconditionnel ou un absent?

Publié le 21 mars 2008 par Yvon Albert

Les pratiques culturelles des Québécois ont passablement changé depuis la Révolution tranquille. Principalement, les baby-boomers ont largement façonné notre culture. Depuis, la conjoncture politique et économique a favorisé l’éclosion de la pratique culturelle.
Le Ministère de la Culture et des Communications du Québec a publié en 2004 : Vingt ans de pratiques culturelles au Québec. Cette étude trace l’évolution des pratiques culturelles de 1979 à 1999 auprès des Québécois âgés de 15 ans et plus.
En 1979, 49,3 % des répondants ont fréquenté au moins une fois au cours des 12 derniers mois une librairie, suivi à 43,8 % un salon des métiers d’art. Tandis qu’en 1999, la fréquentation des librairies regroupe 61,5 % et c’est les bibliothèques qui arrivent maintenant deuxième avec 45,7 %. Pour les salons de métiers d’art, ils n’intéressent que 20,8 % des Québécois en 1999.
En 1979, 59,8 % ont assisté à un spectacle, alors que le pourcentage augmente à 70,4 en 1999. Également, le cinéma est une sortie très populaire. Par exemple, en seulement 10 ans, le nombre de cinéphiles a augmenté de 21 %, soit de 51 % à 72 %. La meilleure diffusion sur le territoire québécois des spectacles et l’amélioration des salles de cinéma viennent expliquer en bonne partie ces augmentations.
La lecture, les spectacles, le cinéma et les festivals occupent grandement les pratiques culturelles des Québécois, tandis que l’achat d’œuvres d’art et des métiers d’art se marginalisent comme pratiques, tout comme le déclin de la culture classique.
Selon les données de 1999, il est possible d’élaborer une typologie de la pratique culturelle des consommateurs : l’inconditionnel, l’engagé, l’humaniste, le fêtard et l’absent. Tenez-vous bien, près de 65 % des consommateurs sont fêtards ou absents! Bonne nouvelle? Je n’en suis pas certain… Principalement, voici chacun des profils :
L’inconditionnel « assiste à beaucoup de spectacles, qu’ils soient de forme classique ou moderne. L’inconditionnel apprécie notamment les concerts de toutes sortes et il ne manque aucun festival. Il fréquente les bars-spectacles et le cinéma. » L’inconditionnel regroupe 7 %.
L’engagé « se caractérise par son engagement culturel et social. C’est un organisateur d’activités culturelles dans son milieu, il s’adonne à la pratique d’activités en amateur, il suit des cours d’art, il fait partie d’associations culturelles et il donne de son temps comme bénévole à des organismes culturels. » Environ 9 % de Québécois.
L’humaniste « fréquente les établissements du patrimoine comme les musées d’art, les autres musées, ainsi que les sites et monuments. Son goût pour l’art le porte à l’achat d’œuvres d’art. » Théâtre, concert classique, opéra, opérette, et comédie musicale l’allument. Environ 20 %.
Le fêtard « préfère les activités culturelles qui vont le divertir ou qui présentent des occasions de socialiser. Il aime sortir au cinéma et visionner des vidéocassettes. Il fréquente les bars-spectacles et les discothèques. » Environ 32 % de la population se retrouve dans cette catégorie.
L’absent « se caractérise par son faible niveau d’intérêt pour la culture. L’absent sort peu et lit peu. Son univers culturel est limité. C’est toutefois un auditeur plus assidu de la télévision et de la radio que les autres. » Au fait, 33 % de la population se retrouve ici, soit le plus grand pourcentage avec le fêtard.
Et puis, êtes-vous l’un de ces consommateurs culturels? Quoique imparfaite et mutuellement exclusive cette typologie, elle permet tout de même de mieux comprendre que la culture se limite essentiellement aux fêtards et aux absents. La culture va bien? Et bien, cela dépend de votre conception de la culture…

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