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Bis repetita

Publié le 25 juin 2012 par Hongkongfoufou

oddjob logo 2 Par Oddjob

Certains écrivent sous l’effet de l’alcool ou de la drogue, ou des deux… Allez savoir pourquoi, cher lecteur, cet article a été écrit en regardant Goldfinger, l’érotisme lesbien à fleur de peau de Honor Blackman, sans aucun doute !

Bref, il y a presque un an, je vous vantais les conséquences sur votre serviteur de la belle Lana Del Rey : envouté, subjugué, tourneboulé, voilà l’état dans lequel se trouvait votre dévoué Oddjob.

Las…

Passé deux, trois morceaux, certes très au-dessus de la moyenne, l’écoute de l’album fit flop ! Au final du R'n’B vulgaire, nauséeux et un passage en boucle sur Fun et Virgin. Finie l’icône, l’égérie, le fantasme, bonjour la marchandise, la vulgarité !

C’est alors que surgit, non pas dans les bacs de disques, mais dans les rayons des libraires bd, une nouvelle raison d’espérer : Lorna, sous-titré Heaven Is Here

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Une bande dessinée de plus, un concept branchouille, une friandise pour geek en manque ?… Rien de tout cela !Mais plutôt une femme, une histoire, un objet, un très bel objet, bichromique, copieux, savoureux, indispensable. Le titre, déjà, qui rend hommage au glorieux Russ Meyer, à son goût de la luxure et des formes les plus généreuses.

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Et puis c’est parti pour 150 pages de terreur, de science-fiction, de road-movie, de sang, de sueur, d’action… Et de références, de la série B au plus obscur "chef d’œuvre" du Z : Electra Glide In Blue, Jaws, The Hills Have Eyes, Vanishing Point, The Fly, Attack Of The 50 Foot Woman, Point Break, Dawn Of The Dead… Tout ça et bien plus encore (chaque nouvelle lecture apportant son nouveau lot de découvertes).

Mais aussi de sexe, débridé, explicite, mais surtout jamais vulgaire ou racoleur (on est loin, très loin des dessins glauques de Manara) : c’est davantage The Devil In Miss Jones, Behind The Green Door, et bien entendu Deep Throat, qui servent ici de maîtres étalons (pardonnez-moi ce jeu de mots quelque peu olé olé), à l’auteur.

Ce dernier, Brüno, nous avait déjà régalés d’albums forts séduisants : Inner City Blues (très blaxploitation), Biotope (très Outland), Némo (très The Light At The End Of The World) ou encore Commando Colonial (très Play Dirty) et Junk (très western crépusculaire).

Aussi, on n'est jamais dans le n’importe quoi, classique dans ce genre d’exercice de style périlleux, ni la pastiche et encore moins dans la copie du bon élève appliqué. 

C’est l’amour et le goût (bon ou mauvais) des mises en scènes acérées et des scénarios détonnant qui traverse ce petit chef d’œuvre.

 

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Dans sa préface, Jean-Pierre Dionnet conclut : "N’achetez pas ce livre, il est dangereux pour vous et peut nuire à votre santé mentale, physique et civique".

Si vous êtes déjà le lecteur fidèle que nous espérons, alors, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Filez du côté de Kumonga Falls, Arizona. Et surtout n’omettez pas de retourner la jaquette, elle agrémentera parfaitement votre bibliothèque intime !

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