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Le numérique simplifie la personnalisation dans l'industrie

Publié le 26 juin 2012 par Pnordey @latelier
Paire de lunettes

Les projets permettant, grâce au web ou à des outils adaptés, de faire de biens comme des vêtements ou des lunettes des items personnalisés par l'acheteur lui-même, se multiplient. Un moyen non négligeable de stimuler le secteur ?

En France, la personnalisation à prix accessible se présente de plus en plus comme un canal de compétitivité pour les entreprises, quel que soit leur secteur. Les Nouveaux Ateliers proposent ainsi des costumes sur mesure à prix abordable après avoir mis au point une cabine qui scanne les mensurations d'une personne et permet de réaliser un vêtement parfaitement adapté à moindres frais. Autre exemple, dans l'industrie optique, avec Atol, qui propose à ses clients de créer leurs propres montures de lunettes depuis son site Internet, puis de les recevoir chez soi, où il suffit de les "clipper" à sa paire existante. En Espagne, un projet dans la même veine propose même de personnaliser les lunettes de bout en bout. Le consortium European Project Made4U a mis au point un système - combinant un scanner et un essayeur virtuel - qui permettrait au consommateur de créer son propre modèle. Que ce soit au niveau du design ou de sa correction optique, l'acheteur pourrait customiser sa monture et ses verres à son goût.

Un produit unique

Développé par l'Instituto de Biomecanica, "ce projet, illustre parfaitement le rêve actuel d'une "industrie monosérie", dans la lignée du Do it yourself et de l'artisanat", souligne Henri Verdier, président du pôle de compétitivité Cap Digital, interrogé par L'Atelier sur le sujet. Selon lui, le numérique porterait la promesse d'une industrie qui chercherait à sortir d'une logique de production en série pour passer à des objets uniques, personnalisés, chargés d'un fort attrait émotionnel et sentimental. "Plus généralement, on sent que le monde du service s'industrialise avec le numérique", nous dit Henri Verdier. L'enjeu serait alors en partie la conservation ou la délocalisation de métiers considérés aujourd'hui comme du service. Plus immédiatement, cette approche pourrait également bousculer l'ordre établi entre oculistes, opticiens et fabriquants. Techniquement, le système sera proposé chez l'opticien. Il permettra de scanner en quelques secondes les mesures anthropométriques d'un consommateur telles que la forme de son visage et ses mesures optométriques (sa correction optique).

Une alliance de design et de personnalisation

Avec ces informations, qui par ailleurs seront consignées dans son dossier, il pourra concevoir le modèle de lunette à son goût (couleur, forme, style, décoration...), choisir des verres adaptés et observer le résultat final grâce à un essayeur virtuel. L'opticien pourra assister le consommateur jusqu'à la décision d'achat. Le modèle choisit serait transmis à des fabricants partenaires et le client serait livré en quatre semaines maximum. "Si l'on se réfère à la stratégie d'Apple, la réussite est venue d'un mélange de design et de la possibilité de personnalisation," ajoute Henri Verdier. Qui nuance cependant : "il faut néanmoins trouver le bon dosage mais surtout l'industrialiser rapidement avant que d'autres pays n'occupent le créneau," conclut-il. En soulignant que le modèle, évidemment, pourrait s'appliquer à de nombreuses industries.


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