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À la frontière (by Cécile)

Publié le 28 juin 2012 par Lifeproof @CcilLifeproof

Écrire... Oui, mais sur quoi ? J'ai vu plusieurs expos donc, objectivement, j'ai l'embarras du choix, non ? Mais comment me décider ? Allez, ça fait longtemps, je vais donc vous parler de l'expo qui se déroule actuellement à la galerie Stimultania.

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Eduard Ibáñez, série El-rostre-circumscrit. Tirage argentique noir et blanc, 45 x 45 cm © Eduard Ibáñez

Sous le titre La postérité du soleil, que l'on pourrait qualifier d'un peu kitsch, se cache le travail de deux photographes qui se jouent de ce qu'est la photographie à savoir un médium reproductible. En effet, Danilo Sartoni et Eduard Ibáñez, tous les deux, font des photographies qu'ils retouchent de telle façon à ce qu'elles deviennent uniques.

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Danilo Sartoni, Paysages. Polaroïds transférés sur support fine-art, 30 x 40 cm © Danilo Sartoni

À la base, Danilo Sartoni, artiste italien, fait des prises de vue à l'aide d'un polaroïd puis, il les retouche avec de la gélatine et y ajoute de la couleur. En fait, pour être tout à fait honnête, sur le coup, je n'ai pas vu l'intérêt de cela ni n'est trouvé que c’était très novateur. Mais, avec l'accumulation d'images, on finit par être happé par l'ambiance et la poésie se dégageant de ces photographies qui, au fond, semblent plutôt être de petites peintures: à la frontière entre deux médiums, j'ai été surprise par ce travail. Ces œuvres sont des paysages, elles ont des couleurs plutôt terreuses et sont empruntes d'une incroyable douceur comme une invitation à la rêverie et au calme. Malgré cela, elles ont un côté quelque peu angoissant aussi, un film semi-transparent vient recouvrir les images et les enferme: on ne sait si il s'enlève pour dévoiler ou si il s'envole pour dévoiler... C'est peut-être pour cela que ces œuvres sont isolées dans un noyau au centre de la galerie : un espace de recueillement et d'observation au cœur de l’espace, au milieu des œuvres d'Eduard Ibáñez.

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Eduard Ibáñez, série El-rostre-circumscrit. Tirage argentique noir et blanc, 35 x 45 cm © Eduard Ibáñez

Ainsi, autour, dans le reste de la galerie, vous pourrez découvrir l’univers fantasmagorique d'Eduard Ibáñez, photographe espagnol en complète opposition avec Danilo Sartoni. Ce dernier présente des petites photos, colorisées, des paysages alors qu’Eduard Ibáñez expose des photographies plus grandes, en noir et blanc dans lesquels se mêlent des figures semblant issues de légendes ou contes fantastiques. Des portraits de femmes ayant l’air sorties d’un tableau préraphaélite côtoient insectes, serpents, anguilles, poissons en une atmosphère étrange, inquiétante, mystérieuse. D’un point de vue technique, on n’est perdu : est-ce une mise en scène photographiée ou s’agit-il de photos-collages ? Quoiqu’il en soit, une fois, l’œuvre développée, Eduard Ibáñez intervient sur le papier, le gratte et le rend unique.

Deux univers, que l’on pourrait qualifier d’oniriques, sont à découvrir à la galerie Stimultania jusqu’au 29 juillet, n’hésitez pas à aller vous faire pétrifier par la beauté de la Méduse d'Eduard Ibáñez… Essayez pour voir et laissez vous surprendre !

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« Postérité du soleil » jusqu'au 29.07.12 / Galerie Stimultania / 33, rue Kageneck / Strasbourg / ouvert du mercredi au dimanche de 15 h 30 à 18 h 30 / entrée libre


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