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Décès du « Poulidor littéraire »

Publié le 28 juin 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Décès du « Poulidor littéraire »

Robert Sabatier est disparu aujourd’hui, à l’âge de 88 ans. Poète et romancier français, il est l’un des grands noms de la littérature populaire du XXème siècle. L’occasion de revenir sur ce personnage, dont on connaît généralement le nom sans connaître la vie. 

Originaire d’Auvergne (il n’y a que ça de vrai), Robert Sabatier passe la majeure partie de son enfance à Montmartre. Plusieurs drames jalonneront sa vie, dont le décès de ses deux parents. 
En 1953, à l’âge de 30 ans, R. Sabatier publie son premier roman « Alain et le nègre », qui rencontre un certain succès et est adapté au cinéma 10 ans plus tard.
L’année précédante, il s’est déjà confronté au monde littéraire en publiant un premier recueil de poésie, « Les fêtes solaires », auréolé d’un Prix Artaud. Ces deux domaines littéraires ne le quitteront pas tout au long de sa carrière, multipliant romans et poèmes. 

Le vrai succès arrive pour lui en 1969, avec le roman « Les Allumettes Suédoises », premier tome de la série « Le roman d’Olivier ». Racontant son enfance romancée grâce aux huit tomes de la série, il entre dans le domaine des écrivains populaires avec des dizaines de traductions et près de 3 millions de ventes par tome. 

Très vite, on le surnomme le Poulidor de la littérature française, tant ses romans occupent systématiquement la deuxième place des prix littéraires. La critique n’est pas tendre avec lui, comme c’est souvent le cas lors de succès massif. Il est néanmoins élu à l’Académie Goncourt en 1971, où il siégea jusqu’à aujourd’hui. 

 Dans le même temps, il se consacre entièrement à la poésie et publie l’un de ses travaux les plus ambitieux avec son « Histoire de la poésie française », en 9 volumes. 
Tout au long de sa carrière, il travaille fréquemment aux éditions Albin Michel. IL rejoint pour un temps l’émission « Les Grosses Têtes » sur RTL, en tant que sociétaires. Cette émission finira de lui apporté la renommée publique qu’on lui connaît. 

Il admettra volontiers, vers la fin de sa vie, l’amertume que lui amenait « Le roman d’Olivier » :
« Je suis toujours l’auteur des « Allumettes suédoises ». C’est difficile d’apparaître autrement alors que j’ai
toujours refusé d’être étiqueté. »

Aujourd’hui, le monde littéraire français perd un de ses « hommes/patrimoines », témoins d’un autre temps. 
On notera une phrase d’un de ses romans, figurant dans la préface :
« C’est au seuil et autour de la mort que se manifestent le mieux le singulier, l’incroyable, le fantastique, le merveilleux, mais aussi la pensée religieuse et la pensée tout court : c’est le lieu où l’homme trouve sa vérité. «  


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