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la pire des prisons n’est pas corporelle, elle est spirituelle : Jean René-Boisneuf.

Publié le 29 juin 2012 par Halleyjc

J'emprunte au Scrutateur  le texte de la préface qu'avait bien voulu lui donner le Docteur Jean René-Boisneuf, pour son livre France, garde nous, publié en 1989, aux éditions Albatros.

http://www.lescrutateur.com/article-de-la-france-des-antilles-de-leurs-identites-et-pourquoi-nous-les-aimons-par-edouard-boulogne--38253892.html

Voici ce texte de cette Préface du docteur Jean René-Boisneuf.

Quand Edouard Boulogne m'a fait l'honneur de me demander de préfacer son livre, j'ai répondu oui sans hésiter, sans avoir lu son livre au préalable, parce que l'amitié n'hésite pas, l'amitié commande. Je savais qu'il faudrait que j'y découvre de graves et surprenantes  oppositions fondamentales à mes convictions, pour que je revienne sur mon consentement.

J'ai aussi accepté, parce que Dieu a fait de moi en Jésus-Christ, un homme libre : libre de tout engagement ou de toute servitude partisane dans tous les domaines et en particulier dans celui de la politique.

L'étiquette républicaine (puisque étiquette il y a) ou démocrate me suffit. Elle signifie pour moi, et devrait signifier pour tous : ouvert à tous, dans la totale liberté des consciences.

La lecture du livre d'Edouard Boulogne ne m'a pas fait regretter ma décision, parce que, si je ne le suis pas partout, par cela même que je ne suis pas partisan, ce livre a pour moi deux qualités majeures : celle du courage dans la condamnation du racisme et de la violence et surtout celle de la liberté spirituelle sans laquelle tout homme perd de sa qualité d'homme.

Et cela est exprimé clairement, sans maniérisme.

Edouard Boulogne le dit bien, quand il appelle les jeunes à ne pas se laisser enfermer dans le ghetto d'une culture ne dépassant pas, au mieux, les limites territoriales de la Caraïbe, avec un zest d'africanisme.

A l'époque où la République d'Haïti prospérait sous la présidence de Magloire, diplômé de l'Ecole Centrale de Paris (l'équivalent de polytechnique), j'ai organisé à Port-au-Prince, un congrès international des médecins de langue française de l'hémisphère américain.

La parfaite maîtrise des praticiens enseignants Haïtiens formés en France et aux Etats-Unis dans les disciplines de base de la médecine était telle, que j'ai désiré que les deux premières années d'études médicales des Amillo-Guyanais se passent dans ce pays. Ce relais, avant les études terminales en métropole me paraissaient bénéfique à cette époque, économiquement et psychologiquement, pour nos compatriotes.

C'est finalement le ministère des affaires étrangères (trop cocardier) toujours à cette époque (sic) qui fit avorter ce projet... qu'aurait finalement torpillé Papa Doc !

Aujourd'hui ce sont des missions chrétiennes canadiennes, qui s'efforcent de lutter   contre l'analphabétisation et l'abétisation des petits Haïtiens, en leur enseignant la langue française, et, par elle, les ouvrent aux connaissances universelles.

Grâce à elles, Haïti retrouvera demain son éclat et sa fierté.

Quant au racisme, qui n'est trop souvent, ici comme ailleurs qu'un complexe   d'infériorité, tant pis pour ceux qui, par ce biais, et pour arriver (où ?) rejettent leurs trois gouttes de sang blanc, comme tant pis pour ceux qui envient ces trois gouttes de sang blanc. Ou, si vous préférez, tant pis pour ceux qui dépendent de leurs gènes ou que gênent leurs gènes (sans jeu de mots).

C'est sur les ailes de la liberté spirituelle que les Mortenol (premier Navalais de couleur) et les Roy-Camille, Turcay, Pautrizel, Sibily, Valère etc., etc., ont atteint les sommets.

Aujourd'hui ces professeurs enseignent l'art de soulager et de guérir à la jeunesse   multiraciale de France.

Jeunes de Guadeloupe, la vraie, la seule supériorité, du plus humble manœuvre au   prix Nobel est celle de l'Esprit et l'Esprit n'a pas de couleur quand il est animé par un cœur généreux.

C'est la grande leçon que vous devez méditer et retenir de ce livre contre tous les slogans qu'on veut vous imposer.

Souvenez-vous que la pire des prisons n'est pas corporelle, elle est spirituelle.

Jean René-Boisneuf.


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