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Déclin de Facebook annoncé ? Faut pas rêver !

Publié le 30 juin 2012 par Kevin Gallot @kgallot

Nombreux sont les articles depuis quelques semaines qui annoncent le déclin de Facebook (notamment depuis l’introduction en bourse de ce dernier). Les prévisions vont bon train, chacun tentant d’avoir les meilleures visions et comparatifs.
Quoi qu’il en soit, cela perturbe aussi la lecture de certains professionnels qui “ne souhaitent plus investir sur les médias sociaux”.

J’entends déjà des contacts qui me disent : “Avec ce que je lis sur la fin de Facebook, ce n’est plus pertinent d’y avoir une présence“.

Heu… comment dire…

Déclin de Facebook annoncé ? Faut pas rêver !

Aussi, je ne suis pas convaincu de cette fin (illusoire).

Au delà des craintes économiques, depuis l’introduction en bourse, sur le modèle économique (voir l’article de Reseaux-telecoms.net : “Combien vaut vraiment l’action Facebook? 13,8 dollars“) et les notions de valorisation de l’actif (voir l’article du Monde sur “La polémique repart sur la “vraie” valeur de Facebook“) ; une infographie publiée par centurylinkquote.com compare les durées de vie de différents sites :

Déclin de Facebook annoncé ? Faut pas rêver !

(voir l’infographie complète : http://www.centurylinkquote.com/rise-and-fall)

Comparons ce qui est comparable.
C’est à dire l’incomparable !

Dans cette infographie, différents types de sociétés sont comparées… et mettre sur un même pied d’égalité des sociétés et services différents est périlleux (et peut surtout entraîner des “raccourcis”).

Altavista (mon premier moteur de recherche avec Excite !) est “juste” un moteur qui a vécu de nombreux tumultes… et qui, racheté par Yahoo en 2003, a été (plus ou moins) mis au placard. Normal, focus sur Yahoo. La fin d’Altavista est un choix et non une finalité d’usages.

AOL : “THE” fournisseur d’accès grand-public des années 90 ! Egalement baloté entre Bertelsmann, Vivendi, Neuf (en ce qui concerne AOL France). Quelques loupés (virage du haut débit notamment) et des stratégies autonomes pour ses filiales (AOL USA, AOL Europe, AOL France…). Aujourd’hui AOL en tant que “marque” n’existe plus (autant être réaliste)… mais poursuit cependant ses activités éditoriales avec The Huffington Post ou Techcrunch.

Les autres exemples sont intéressants également à analyser : Myspace, Yahoo ou Digg.
Digg est un service (mix de social bookmarking & voting), Myspace (réseau social très orienté artistes & musique, qui n’a pas vraiment su évoluer dans le temps et s’est attiré les foudres de certaines majors du disque…).
Quant à Yahoo, c’est un cas un peu particulier… car a subit de plein fouet l’arrivée de Google, sans mériter pour autant son déclin actuel, étant donné la qualité de ses services.

Déclin de Facebook annoncé ? Faut pas rêver !

Ainsi, quand Facebook est comparé à une ligne de vie de “l’empire online”, il ne lui resterait que … 3 ans avant sa chute.

Resituer Facebook dans son “nouveau” contexte

Pour reprendre la phrase d’un analyste économique (article du Figaro “Facebook: les analystes émettent un ‘like’, sans plus.”) : “Nous pensons que les réseaux sociaux, et en particulier Facebook, aident à ouvrir la voie à la nouvelle ère de l’Internet’

En effet, Facebook présente des variables qui situe la société dans un autre environnement :

  • Tout d’abord, Facebook est arrivé “au bon moment” : Internet démocratisé, haut-débit accessible, modèle gratuit. Quelques bons ingrédients, le bon moment, les bonnes accroches.
  • Une stratégie “unique” mondiale : l’ensemble est piloté des US (presque par une seul homme, son fondateur : Mark Zuckerberg). Pas de stratégie différente d’un pays à l’autre et pas de “scission” entre les continents.
  • Facebook évolue et sait évoluer. Voire plus : Facebook impose l’évolution. Le réseau désormais intègre beaucoup de service et répond à de nombreux besoins utilisateurs (même les plus basiques comme l’appartenance, l’estime, voire même la réalisation… soit 3/5 de la pyramide de Maslow !)
    Pour aller plus loin sur la notion d’appartenance, je cite un extrait de l’article de Ronan Boussicaud “Il était une fois : les communautés sociales à la loupe” (site à mettre dans vos favoris d’ailleurs) : ”L’être humain est par nature un être social. Son développement, ses opinions et son avenir s’inscrivent dans un rapport à ses congénères. L’affiliation sociale représente ainsi un besoin fondamental pour tout individu c’est un fait. Pour se situer, il faut appartenir à une entité sociale qui nous renvoit des caractéristiques réciproques.

Facebook est ainsi entré dans les moeurs

Sur différents plans, Facebook offre un tout-en-un pour : les familles qui souhaitent garder contact malgré la distance, les joueurs de MMORPG, les professionnels… voire même ceux qui souhaitent se construire une identité virtuelle de rêve !

Ensuite, les outils Facebook. Par exemple la discussion instantanée a détrôné les MSN Messenger et autres IM (moi qui ai commencé avec ICQ !). Désormais, on garde contact avec cet outil (lui même décliné en application mobile dédiée).

D’ailleurs, en parlant “mobilité”, Facebook a su suivre l’évolution d’usages & de technologies.
Avec 50% des membres Facebook qui se connectent depuis leur smartphone : la société californienne a su simplement s’adapter (avec même la préparation de son propre smartphone. D’ailleurs sur ce point, je reste mitigé). Et sans parler de l’acquisition d’Instagram & d’autres sociétés de R&D

Enfin, il suffit aussi de constater l’usage de Facebook par les annonceurs :
- Facebook est présent sur la majorité des sites d’entreprise (lien vers la page ou le J’aime)… et même les institutions gouvernementales (comme le Ministère de l’intérieur avec son petit lien vers FB !)
- Les annonceurs invitent les lecteurs, auditeurs, spectateurs à les rejoindre sur Facebook. L’annonceur participe ainsi à la démocratisation de l’usage du média. (Avez-vous déjà vu des publicités ou affiches avec un lien sur Myspace ou Digg ?)

Déclin de Facebook annoncé ? Faut pas rêver !

Ainsi et pour conclure, ne comparons pas Facebook à d’autres structures online, de part son positionnement unique (les challengers restent des concurrences de niches)  ; mais aussi de sa stratégie : pas de divergence stratégique, pas d’aventures tumultueuses de ventes-reventes-cession-rerevente.
La société évolue, Facebook évolue… et à l’extrême : Facebook fait évoluer la société.

Si Facebook continue sa lancée de suivi des usages et d’innovation sociale, Facebook a bien plus de 3 ans devant lui. Et, aujourd’hui, s’il est pertinent pour une entreprise d’y avoir sa présence : la question ne se pose pas étant donné le volume et le large périmètre d’utilisateurs. L’intérêt est également pour les entreprises d’y suivre les usages !


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Par Frankli la Pache
posté le 22 septembre à 17:04

hee faut pas reve moi je reve cest juste top