Tome 2 : La couronne du chaos
Editions Fleuve Noir616 pages 25 euros
Résumé :
Rien ne va plus pour Lenk et ses camarades. Les aventuriers se sont échoués sur une île étrange, peuplée de créatures qui ne le sont pas moins. Impossible de repartir vers la civilisation. Plus grave encore, le Codex de l'Outremonde, l'artefact légendaire qu'ils étaient censés retrouver, a disparu. Mais si une chose n'a pas changé, c'est bien le nombre de leurs ennemis. Des démons, des créatures venues du néant avides de sang, de mystérieux hommes-lézards et même... des serpents de mer. Sans oublier la Reine Kraken, qui hante les abysses et attend qu'on la libère de sa prison millénaire. Et dire que Lenk n'avait exigé que mille pièces d'or pour accomplir sa mission !
L'avis de Dup :
C'est du lourd que nous propose là l'éditeur et l'auteur, lourd le contenant (quasiment 1 kg la bête, 950 gr exactement), lourd le contenu (616 pages bien, bien remplies). Mais quel plaisir de retrouver notre équipe de
Premier point positif , l'auteur nous offre en guise de prologue un résumé des enjeux du premier volume, sous la plume de Lenk, le personnage clé de cette saga ! Un résumé re situant l'histoire, l'action passée et surtout présentant brièvement chacun des protagonistes de l'histoire. C'est un sacré plus car ils sont nombreux, complexes et différents.
On les retrouve tous sur un radeau, tentant de rallier le point de rendez-vous où un bateau doit venir les chercher. Ils ont récupéré le fameux Codex, donc tout semble aller pour le mieux... Seulement voilà, leur petite flottille va être attaquée par un immense serpent des mers, un Akaneed. En fait, pour être plus exacte, ils vont juste être observé par la monstrueuse bête, mais Gariath, l'homme-dragon, toujours suicidaire va quelque peu le houspiller et le résultat ne se fait pas attendre : tout le monde à la mer, explosé le radeau ! Ils vont s'échouer sur l'ïle de Teji, chacun persuadé qu'il est le seul survivant.Ainsi, chaque chapitre sera consacré à un seul membre de cette étrange bande et permettra d'approfondir leur personnalité pendant un bon tiers du livre.Lenk , qui doit composer avec une voix qu'il est le seul à entendre, et qui n'est que rarement de son avis.Kataria, toujours obsédée par son devoir de schicte en contradiction avec son attitude. Un schicte se doit de tuer les humains, éradiquer cette maladie qui se développe sur terre. Or cela va faire plus d'un an qu'elle suit Lenk et les autres. Elle a honte de reconnaître qu'elle a noué des liens d'amitiés avec certains, et sans doute un lien plus fort encore, plus complexe avec Lenk. Lien qu'elle se refuse à nommer... Serait-ce les symptômes de la maladie ? Est-elle contaminée ?
Denaos, la fripouille au grand coeur, mais qui ne voudra jamais le reconnaître, préférant se cacher derrière l'ironie et d'autres multiples masques. Préférant l'état d'ivresse permanent pour ne pas se souvenir, mais se souvenir de quoi ?
Dreadaeleon, l'adolescent magicien qui aimerait tant être plus qu'un ado aux yeux des autres et surtout de ceux d'Asper. Difficile quand on a des problèmes de mixtion non contrôlable...
Asper, la prêtresse guérisseuse, qui doute de plus en plus de sa foi, de l'importance même de celle-ci. Une remise en question qui permet d'aborder des sujets bien profonds.
Gariath, qui sait depuis peu qu'il est le dernier des Rhegas, et qui aimerait trouver la paix dans la mort, retrouver les siens, mais celle-ci se refuse obstinément à lui.
C'est une tempête permanente sous ses six crânes... sauf quand de l'action se présente. Et elle va très vite surgir grâce à l'imagination débordante de l'auteur.
Sur l'île ils vont être "accueillis" par le peuple des Owaukus ( décrit comme un croisement entre un gecko et un tonneau de bière, avec des yeux de la tailles d'un pamplemousse :)) !), spoliés de tous leurs biens, jusqu'au slip. Et donc se retrouver, pour certains du moins les coui**** à l'air sous un minuscule pagne. Ils comptent les jours en quantité de sable coincé dans leur raie des fesses ! mdr.Mais les Infernels découverts à la fin du premier tome ne tardent pas à resurgir, avec à leur tête le sinistre Sheraptus si bien présenté sur la couverture, avec sa couronne du chaos sur le front. Des démons de toutes sortes aussi... En fait tout ce monde là est en quête du fameux Codex de l'Outremonde, le livre des Abysses, pour des raisons différentes, mais celui-ci a à nouveau disparu ! Et les bastons reprennent, à coups d'épées, de dagues, de poings, de cornes ou de magie.Peut-être un peu moins d'action que dans le précédent tome, l'auteur ayant choisi de creuser beaucoup plus chacun de ses héros et je ne vais pas m'en plaindre. D'autant que d'autres personnages secondaires interviennent et seront sans doute importants dans le troisième tome de cette trilogie. Je pense notamment à l'énigmatique magicien Bralston. C'est un Bibliothécaire (un très grand magicien) qui obéit aux ordres d'un Lecteur (encore plus grand ). J'adore le clin d'oeil !!! Mais outre le clin d'oeil, l'auteur développe nettement plus dans ce tome son approche de la magie. Celle ci n'appartient qu'à une élite qui se doit d'être agnostique. C'est ce qu'on leur rabâche depuis leur entrée au Venarium ( le Poudlard de Sam Sykes ), et dans ce domaine, même le doute est proscrit. Lorsque Sheraptus use et abuse de la magie pour le compte d'une divinité, il est classé d'hérétique et pourchassé afin d'être anéanti. Tout usage de la magie se paye, Dreadaeleon en sait quelque chose lui qui sent que son déclin est entamé. Mais l'auteur laisse comme souvent entrevoir un espoir, une porte entrebâillée.De la Fantasy débordante d'imagination, et c'est tant mieux, car l'un dans l'autre l'histoire principale n'a pas énormément évolué. L'intrigue reste identique, même si elle s'étoffe avec son lot de nouvelles donnes, le tout créant un ensemble foisonnant, fourmillant dans tous les sens pour notre plus grand plaisir. Cela permet à l'auteur de semer de nombreux points d'interrogations qui ne peuvent qu'encourager le lecteur à vouloir connaître la suite. Et toujours un délice de lecture grâce à la plume de Sam Sykes si bien retranscrite. Son écriture déborde de poésie :
" La situation bascula en un instant. Le bruit mourut, préférant se réfugier dans le silence. Les nuages recouvrirent la lune terrifiée à l'idée d'être vue. Le ciel tenta de disparaître sous la mer et une chape de plomb s'abattit sur le pont. "
Et ce même dans les descriptions les plus dèg !
" Il sentit une démangeaison sur sa jambe et baissa la main pour se gratter, découvrant une peau humide et squameuse sous ses ongles. Quelque soit le temps qui s'était écoulé depuis qu'il était là, le soleil avait fait de sa plaie une masse de peau aux bords verts pleurant des larmes de pus ensanglanté. "
Je me déclare fan et je n'attends qu'une chose, la suite !