Magazine Culture

Le CIDEF publie son Livre Blanc sur "l'industrie de défense française 2012"

Par Theatrum Belli @TheatrumBelli

Le Conseil des Industries de Défense Françaises (CIDEF) réunissant l’ensemble des groupements professionnels (GICAT, GICAN, GIFAS) présentait ce matin à plusieurs journalistes son Livre Blanc "L’industrie de Défense Française 2012 – De l’importance d’une base industrielle et technologique de défense performante".

De taille significative, le secteur de la défense représente 12% du tissu industriel en Ile-de-France, 20% en PACA, 10% en Bretagne, 10% en région Centre, 11% en Aquitaine.

Le CIDEF a rappelé le souffle de l’époque gaullienne qui a permis à la France de se "doter d’une industrie de défense performante et compétitive", lui assurant sa souveraineté sur l’échiquier international. Or, depuis plus de 20 ans, la France est dans un affaiblissement industriel continu (24% du PIB en 1980, 14% en 2008).

Christian MONS, président du CIDEF lance un appel au gouvernement pour que "l’effort en faveur de la recherche, qui constitue le socle de la souveraineté nationale soit prolongé et amplifié, et que les programmes en cours ou prévus soient maintenus, car ils contribuent directement à la croissance économique du pays".

Trois axes majeurs doivent être consolidés :

1) La Recherche et Technologie :

Dans les années 90, la France consacrait en euros constants pour la Recherche et Technologie 1,7 milliard contre moins de 700 millions aujourd’hui. Le CIDEF plaide pour ramener ce chiffre à 1 milliard d’euros afin d'éviter un "décrochage" national qui pourrait s'avérer dangereux.

2) les Programmes :

Le CIDEF plaide pour un respect des programmes en volume et en calendrier et pour proposer des équipements qui sont équipés par nos forces. Les propos de M. Mons rejoignent ceux de Nicolas Chamussy (vice-président de Cassidian) interviewé par Theatrum Belli lors du salon Eurosatory 2012 lorsqu’il évoque les clients à l’export qui lui demandent "Et vos armées nationales, utilisent-elles ces systèmes ?". 

3) L’exportation et son soutien :

Le CIDEF plaide également pour la création d’une cellule militaire apte à présenter les matériels en opération (surtout ceux de l’armée de terre), comme le font les Britanniques. Pour illustrer son propos, Christian Mons évoque une présentation à la presse étrangère du canon Caesar qui avait été faite par un régiment qui n’en est pas doté, entrainant des maladresses de démonstration.

Corollairement à cette cellule, le CIDEF souhaite un "renforcement des personnels spécialistes dans les ambassades" ainsi qu’une "réforme du contrôle de nos exportations", notamment le temps nécessaire pour obtenir une licence, "qui est en moyenne de 45 jours contre 19 aux Etats-Unis".

D’un point de vue plus général, le CIDEF souhaite un "renforcement des relations entre les industries et l’Etat" et préconise "un travail en plateau, plus intégré, afin d’être plus rapides" sur le marché. Dans une perspective concurrentielle, il souligne la nécessité d’analyser le coût complet d’utilisation dont le rapport peut varier de 1 à 4.

Concernant les programmes en coopération avec d’autres Etats, le CIDEF souhaite "éviter les spécificités nationales" et que le nombre d’exemplaires commandés par les Etats soit "réaliste" et surtout "ferme".

Le CIDEF milite pour que l’effort engagé par le pays voici plus de 50 ans soit rétabli. Dans cette perspective, il espère avoir plusieurs sièges à la commission chargée du Livre Blanc.

Stéphane GAUDIN 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Theatrum Belli 20892 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte