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Holy Motors

Par Gicquel

[Critique Cinéma] Holy Motors

De l'aube à la nuit, quelques heures dans l'existence de Monsieur Oscar, un être qui voyage de vie en vie. Tour à tour grand patron, meurtrier, mendiante, créature monstrueuse, père de famille...


[Critique Cinéma] Holy Motors
"Holy Motors" de Leos Carax

Avec : Denis Lavant, Edith Scob, Eva Mendes

Sortie Cinéma le 04/07/2012

Distribué par Les Films du Losange

Durée : 115 Minutes

Genre : Drame

Film classé : -

Le film :

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Jusqu’à la scène de «  La Samaritaine » plus hermétique et critique que les précédentes, j’ai tenu le coup. L’issue de ce road-movie nocturne est assez proche. Alors, avoir supporté pendant près de deux heures, sans déplaisir, des situations bizarres ou rocambolesques me permet de patienter, avec l’espoir de découvrir le secret de cet étrange Monsieur Oscar.

Sous des costumes divers, du magnat à la mendigote, du criminel au père de famille, il a sillonné les rues de la capitale, honorant ses rendez-vous avec des êtres aussi énigmatiques que lui, et parfois même plus barrés. Son chauffeur, une femme élégante et blonde, est réservé, juste comme il faut. Edith Scob, l’est également.

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C’est un scénario de feu, d’enchantement et de poésie mêlés qui chez Jeunet-Caro ferait délirer un Pinon sous ectasie. Chez Carax, c’est beaucoup plus posé, et l’étrangeté de son propos vient plus de la mise en forme du récit, que le récit lui-même.

Chacun y dénichera ce qu’il veut, mais le principal est au rendez-vous : c’est du cinéma pur jus, avec ses altérations scéniques, ses rebondissements chromatiques, parfois mal léchées, mais qui donnent à la nuit une aura supplémentaire.

Et au jeu de l’acteur, un supplément d’âme. Dans cet exercice de transformiste, Denis Lavant a du prendre un pied pas possible. Le reflet qu’il nous renvoie est une jubilation totale, masquée par les faux cils, le maquillage et la colle à peau.

[Critique Cinéma] Holy Motors

Dans un cimetière fou, un homme …

«  Plus rien ne s’oppose à la nuit » chantait Bashung dont l’écho me revient au cœur de la ville lumière que transperce la caméra de Carax en quête d’un septième art reconstitué , d’une scène biblique réinventée («  Le christ au tombeau » ) précédée d’une séquence non moins mémorable dans un cimetière.

Dionysos et Dracula s’y promènent,  morbides et très drôles, comme le film, assez poilant . Assez fin aussi, quand à l’approche de la mort, Monsieur Oscar en vieillard sage et respectable reconnaît «  qu’il n’y a pas de mal à faire un effort, quand c’est le tout dernier ». Sur cette pirouette, il se lève et repart vers ses prochains rendez-vous, avec cette fois un projet délibéré :«  devenir fou ». Il lui reste effectivement encore un peu de marge…

En bref

Le film

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Sur une histoire , façon tueur à gage, le réalisateur dévie la trajectoire et nous conduit au cœur d’une nuit pavée d’intentions diverses, mais toujours réjouissantes, puisque c’est du cinéma à fond la caisse. Denis Lavant dans une dizaine de rôles est à la hauteur de ce gentil délire.


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