"Quand John et moi nous sommes passé la bague au doigt, nous avons fait comme tout le monde à l'époque. Une célébration toute simple dans l'église de ma paroisse, une petite fête chez ma tante Carrie avec nos parents et nos amis, un gâteau confectionné par ma mère, quelques sandwiches et du café. Des réjouissances modestes, contrairement aux représentations à grand spectacle que sont les mariages de nos jours, avec cathédrale, château et limousines. [...] A quoi bon une telle folie je vous le demande ? Les plus belles cérémonies du monde ne préparent pas à ce qui nous attend au final : nous faire conduire dans un fauteuil roulant au milieu de grottes à touristes criardes par l'homme qui est le père de nos enfants. Mais le temps de l'apprendre, nous y sommes."
John et Ella, l'un frappé d'Alzheimer et l'autre de cancer, ont plus que jamais besoin de vacances. Faisant fi de toutes recommandations médicales, et sans prévenir leurs deux enfants adultes, ils montent dans leur camping car, baptisé Le cherche bonheur et prennent la route 66, destination Disneyland.
Leur étrange équipée arrive cahin caha à avancer, trainant dans son sillage quelques inquiétudes, des diapos du passé et une volonté de fer...
J'ai aimé lire ce roman en forme de road movie, que je pensais pourtant plus léger qu'il ne l'est à la lecture. On ne peut en effet oublier les maladies dont souffrent les deux personnages principaux, la douleur est présente quotidiennement - même si elle est masquée sous le terme pudique de "gêne". Heureusement, les paysages décrits, les moments de complicité et les rencontres permettent de conserver au livre sa saveur dépaysante. Et puis, on ne peut que saluer le caractère bien trempé d'Ella.
Une lecture qui interpelle et permet le voyage.
Editions 10/18 - 7.50€ - Octobre 2011