L’auditoire, fidèle au poste jusqu’au dernier jour sur les plates-bandes de Caribana, propose aujourd’hui l’ultime interview du festival. C’est dans le jardin de son hôtel, avec le lac en arrière-plan, que Grand Corps Malade a répondu à nos questions.
L’auditoire: Est-ce que tu as des anecdotes à raconter, des moments où l’écriture a agit comme révélateur…?
Grand Corps Malade: J’anime beaucoup d’ateliers slam ou des rencontres slam, dans des écoles, des prisons, des hôpitaux, des maisons de retraites… Du coup, chaque fois on a des grosses surprises, et j’ai plein de petits souvenirs… Dans une école, un élève était un peu timide, il ne voulait pas trop participer. Pourtant il avait écrit, mais au moment où chaque élève devait dire son texte il ne voulait pas trop. Mais quand on a entendu la cloche sonner pour annoncer la fin de l’heure, tout le monde allait se lever, et finalement il s’est jeté à l’eau. On s’est assis et on a écouté. Et là il a dit un texte magnifique, super perso. Sa prof de français, qui ne l’entendait pratiquement jamais en cours, avait les larmes aux yeux. Donc oui, y a des surprises… L’écriture, c’est de l’art, et comme tout art, c’est quelque chose qui est un peu introspectif, qui va chercher des choses un peu profondes. Souvent il y a de très bonnes surprises et des moments d’émotion dans ces petites rencontres.
J’ai lu que tu écrivais depuis tout petit…
Depuis tout petit, c’est un peu abusé: j’ai écrit un peu quand j’étais ado mais c’était assez anecdotique. Ce n’était pas ma passion, je faisais surtout beaucoup de sport. Je savais que j’étais capable d’écrire quelques textes, mais ça restait un peu dans le tiroir. Et puis oui, c’est vrai que l’écriture permet parfois de mettre des mots sur des douleurs, d’accoucher des choses un peu graves.… Mais heureusement pas que ça! L’écriture, ça peut être aussi pour raconter une connerie, faire une blague, raconter qu’aujourd’hui il fait beau et que tout va bien…
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