Même si je ne vais plus très souvent au cinéma, au moins une fois l’an je prends un billet pour ne pas manquer le nouveau Woody Allen, une sorte de rite ou de maladie attrapée dans les années 70. Cette année, son nouveau film s’intitule To Rome with love. Après la balade à Paris en 2011 (Minuit à Paris), cette fois nous sommes à Rome comme vous pouvez vous en douter.
Destins croisés de différents personnages sur un scénario pas trop élaboré, ni très rigoureux c’est le moins que l’on puisse dire. Un jeune couple recueille une amie « croqueuse d’hommes » à ses risques et périls ; de futurs mariés vont être pris dans un imbroglio peu probable, lui tombe dans les bras d’une pute qui le confond avec un autre, elle se retrouve au lit avec un rat d’hôtel.
Devinant que tout cela ne suffirait pas à meubler son film, le vieux Woody s’est penché sur son cahier de notes où sont inscrites toutes les idées qui lui passent par la tête depuis quarante ans. Il en a ressorti un gag, basé sur le fait que tout le monde sait chanter sous sa douche, qu’il étire un long moment. Et comme il était dans l’exhumation de bouts d’histoires ou de bribes de scénarios non utilisés, à côté de ces histoires de couples, il case un sketch (d’ailleurs le plus intéressant de tout le film) où Roberto Benigni joue un quidam quelconque, devenant tout à coup une célébrité pour on ne sait quel motif, poursuivi par les journalistes et invités dans tous les raouts people où de pulpeuses beautés lui tombent dans les bras, sans qu’il comprenne rien à ce qui lui arrive. Tout ceci n’a absolument rien à voir avec le reste du film, mais qu’importe.
A la fin, chacun retrouve sa chacune et Benigni son anonymat, et tout le monde retourne chez lui, ce qui constitue la morale de notre histoire : pour vivre heureux, restons chez nous !
Dans la distribution on remarquera Penélope Cruz qui fait bien la pute et Alec Baldwin qui impose sa présence en tant que vieux sage qualifié en psychologie féminine. Woody Allen a réalisé un film très frais sous le soleil de Rome, très frais dans le sens de très léger. Les mêmes mots qu’emploie Boursin pour nous vendre ses fromages, mais le Boursin est-il un vrai fromage ? Comme il s’agit de Monsieur Allen, personne ne vous dira qu’il s’agit d’un film sans intérêt, moi-même qui ait beaucoup d’affection pour le vieil homme devenu, je ne l’écrirai pas… mais je n’en pense pas moins !
To Rome with love film de Woody Allen – durée : 1h51 – avec : Woody Allen – Alec Baldwin – Roberto Begnini – Penélope Cruz -