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Adieu Berthe - l'enterrement de Mémé, de Bruno Podalydès

Par Onarretetout

adieu_berthe_afficheSous ses apparences de légèreté, Adieu Berthe - l’enterrement de Mémé est un film dense. Le personnage principal (Denis Podalydès), pharmacien prénommé Armand, pratique la magie en amateur. C’est d’ailleurs au milieu d’une de ses répétitions qu’il apprend la mort de Mémé, tellement discrète que tout le monde l’a oubliée. Et c’est sa mort qui va lui redonner une existence. De quoi on meurt, sinon d’avoir vécu jusqu’au bout ? La mort, condition de l’existence. Mais, si l’on peut aborder le film sous cet angle, on peut aussi le retourner et y voir que la vie peut être également temps de vacuité. Ce n’est peut-être qu’une question de « vouloir ». Tel est le sujet de la dissertation de philosophie pour laquelle le fils d’Armand a obtenu un 3. Armand, qui ne sait pas ce qu’il veut, qui est embarqué dans plusieurs histoires d’amour qu’il ne souhaite pas choisir l’une contre l’autre, car choisir l’une (Valérie Lemercier) ce serait rompre avec l’autre (Isabelle Candelier) et l’idée même de la séparation lui est étrangère. Les deux femmes également refusent la séparation, même si elles le font de manière différente. On n’en finit pas de la rupture, sauf quand la mort survient et qu’on disparaît. Disparaître est le mot de la malle des Indes : un sac bleu, un rideau rouge, et hop ! Un rideau rouge, un théâtre, la vie comme un théâtre, la vie comme un jeu dont les règles se transmettent par de drôles de filiation qui ne sont pas qu’héritage biologique, le fils reprochant, par exemple, à son père d’apprendre la magie à la fille d’une autre femme que sa mère, et cette fille réalisant un tour avec le coquelicot de Mémé…

Il y a aussi, rythmant le film comme nos existences d’aujourd’hui, les bruits des portables, sifflements, musiques, vibrations, jour et nuit, compagnons de chaque instant permettant une sorte d’ubiquité ou créant une tension dans les calendriers. Sans portable, comment faire pour enterrer Mémé mercredi, jour d’un anniversaire incontournable qu’il serait bon de fêter à la Maison de retraite où Mémé s’est éteinte, comme une ampoule ?


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