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Si Simo, l’interview

Publié le 08 juillet 2012 par Lcassetta

Si Simo, l’ancien leader du groupe Fez City Clan, est né le 21 juin 1984 à Casablanca, et c’est un rappeur atypique par sa passion frénétique pour les mots et sa volonté de rapper en darija, un choix qu’il assume jusqu’au bout du micro. Onze années écoulées de travail, d’expériences, de scènes et de relations tissées… Il était temps de sortir un album solo. Si Simo a accepté de nous accorder une interview, pour nous parler de lui et son dernier album Bach Jay Bach Dayer.

Achraf El Fitre : Qu’est ce qu’il est arrivé au groupe Fez City Clan ?

Si Simo : Ensemble, on a réalisé notre premier rêve, ce dernier était de faire des concerts dans différents coins du monde et de toucher un large public marocain. Notre deuxième rêve était de se lancer, chacun, dans sa carrière solo, et de la réussir. En attendant, que ce deuxième rêve soit réalisé, on va sûrement enregistrer un titre ensemble, pas aujourd’hui, mais peut-être d’ici 3 ans, ila ktab.

A. E : Parmi les membres du groupe, tu es le seul qui rap encore aujourd’hui. Fin lkhout ?

S.S : Yassine est toujours là, il s’installe bien dans sa carrière solo. Kamal a fait son retour aux Comores, il est maintenant présentateur dans la télévision comorienne. Le petit, Anouar, est parti vivre chez sa maman, à Toulouse, et c’est bien probable que je l’invite prochainement sur l’un de mes titres, j’aimerais aussi l’encadrer dans sa carrière musicale, si j’en aurais les moyens. DJ Toto est aussi toujours présent, il possède maintenant l’un des meilleurs studios au Maroc et il travaille avec tout le monde. Chacun se prépare de sa façon, et c’est ça le but du solo.

A. E : Parle-nous de ton nouvel album ?

S.S : Dans Bach Jay Bach Dayer, j’ai parlé de plein de sujets, des sujets qui concernent surtout la classe moyenne et le marocain pauvre, bnadem li kayt9atel. J’ai parlé même de quelques sujets dont j’ai déjà traité avec Fez City Clan, mais 16 lignes n’étaient jamais suffisantes. Enfin, j’ai parlé de ce que j’ai vu, ce que j’ai vécu et ce que j’ai vaincu. Il n y’a pas de lignes rouges sur mon album. Déjà, au Maroc, tout le monde dépasse les lignes rouges, même f ras derb. Sinon, y a une touche très rock dans Bach Jay Bach Dayer, déjà moi, quand j’étais petit, je voulais être un rockeur, c’est juste que je n’avais pas les moyens d’acheter le matériel. C’est ça la touche spéciale de l’album, presque tous les instruments ont été enregistré en live, sans oublier que le mastering s’est fait à Toronto, ce qui m’a valu beaucoup d’argent, de difficultés et de crédits. L7amdoullah, il y a eu un étonnant feed-back de la part du public et c’est ça le plus important. Le 5/5/2012, la date de la sortie de mon album, est donc mon premier pas.

A. E : Pourquoi n’y a-t-il pas de featurings rap sur ton album ?

S.S : C’était exprès, vu que c’est mon premier album solo, j’ai voulu montrer au public qui suis-je et que je peux faire réussir l’album tout seul, j’ai voulu être le seul rappeur dans l’album. Mais il y a des featurings avec d’autres artistes, comme Oum, Khalid Moukdar de Haoussa, et Mahmoud Bassou de Ganga Vibes. Au studio, on a enregistré ensemble, écrit ensemble, on a fait le tout ensemble, c’est comme ça que ça se fait un featuring. Sinon, je vous assure qu’il y aura des featurings avec des rappeurs marocains et d’autres étrangers 9ariban.

A. E : Il n’y a pas de rappeurs marocains avec qui tu aimerais poser aujourd’hui ?

S.S : 3ta Allah wlad nnas, pour moi le côté humain est plus important que le côté artiste. Je ne vais jamais poser avec ceux qui disent ou qui sentent qu’ils sont les meilleurs, j’aime bien les gens qui font la musique par amour de la musique et non pas pour une autre chose. Sinon, moi, je reste fidèle à moi-même, et je ne suis pas la tendance, et ne vous inquiétez pas cette vague de clubbing ne vas pas m’emporter.

A. E : En guise de conclusion, quel regard portes-tu sur le rap marocain en général ?

S.S : Nous, l’ancienne génération du rap marocain, on doit être un bon exemple pour les générations qui suivent. Je pense donc qu’on doit arrêter de dire qu’on est les meilleurs et qu’on gagne beaucoup d’argent de la musique, parce que c’est faux, tout simplement. Je ne veux pas être un héros, c’est pour ça que dans mes vidéos clips, vous ne me voyez jamais dans une voiture de luxe ou truc du genre, je ne suis pas hypocrite. Et comme je viens de dire, je ne veux pas être un héros, parce que les héros passent et c’est les légendes qui restent.

A. E : Tu sens le poids du rappeur trentenaire ?

S.S : L’âge, ça ne change pas grande chose. Oui, après passé la trentaine, tu deviens plus mature mais plus influençable. En tout cas, la personnalité reste la même.

A. E : Est-ce que tu te vois rapper encore longtemps ?

S.S : C’est sûr, parce que je ne rappe pas juste pour rapper, je suis beaucoup plus écrivain, j’adore écrire, et quant à cette passion, personne ne peut me stopper. À part la mort, je ne vois pas ce qui pourrait me forcer à écrire le mot fin. Sinon, je ne compte surtout pas gagner une bonne somme d’argent de la musique pour ouvrir un snack ou un café après. Mais, bien sûr, et comme tout artiste au monde,  j’aimerais bien vivre de ma musique.

A. E : Quels sont tes projets futurs ? Une tournée ?

S.S : Si j’ai les moyens, j’aimerais bien faire une petite tournée au Maroc, surtout dans les petites villes, là où il ne se passe aucun festival. J’ai plusieurs fans là-bas, parce qu’ils se retrouvent dans mes textes. Déjà, je me sens beaucoup plus à l’aise à la campagne que dans la ville.

A. E : Quel message aimerais-tu adresser au public et aux internautes ?

S.S : Je tiens d’abord à remercier mon public qui me soutient de plus en plus. Je vous remercie pour vos messages et vos commentaires de soutien, pour vos likes, vos views, tout ça me fait un grand plaisir. Récemment, j’avais un concert à Marrakech, je te jure que j’ai eu la chair de poule quand j’ai vu le public chanter les titres de mon dernier album en une seule voix, un album qui n’a que 2 mois. Enfin, j’ai une surprise pour vous, un concert surprise, on parlera de ça après le Ramadan.

A.E : Merci khouya Simo de nous avoir consacré tout ce temps là. I7efdek !

Si Simo, l’interview Achraf El Fitre (Achraf El Fitre)

Futur ingénieur en automatismes et informatique industrielle, rappeur, compositeur.


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