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Max de Sarah Cohen-Scali

Par Sylvie

ROMAN POUR ADOLESCENTS (à partir de 15 ans)

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Editions Gallimard Scripto, 2012

Voici un petit chef d'oeuvre sur un pan peu traité de l'Histoire nazie : le programme Lebensborn mis en place par Himmler pour créer une race aryenne parfaite : faire s'accoupler des jeunes femmes blondes aux yeux bleues triées sur le volet à des officiers SS pour faire naître des prototypes parfaits de la nouvelle race germanique régénérée. Ces enfants étaient par la suite enlevés à leurs mères et élevés dans des centres spéciaux rejoignant les jeunesses hitlériennes. Les Lebensborn ont aussi germanisé de force les r enfants des pays occupés tels la Norvège et  la Pologne en les enlevant à leurs parents. 

Max est le prototype parfait des Lebensborn, c'est même le premier à être né, le jour de l'anniversaire du Führer ! D'ailleurs, et c'est l'idée de génie de l'auteur, c'est Max qui parle du début à la fin. Il parle même au début dans le ventre de sa mère (avec un vocabulaire d'adulte, mais finalement, on s'y fait !). Il veut être le plus beau, le plus fort, il est très fier ! Quitte à jouer des coudes, il sera le premier né et le plus beau des Lebensborn !

Un vrai bébé de physique et d'idéologie nazis; Ne connaissant ni mère, ni père (sauf le Fürher, bien sûr !), il est entouré par des SS, nourrices et enseignants au service du régime. Ecole, Jeunesses hitlériennes et instrument maléfique aux mains du pouvoir pour enlever les enfants polonais...Jusqu'au jour où la belle machine s'enraye...

"L'idée nazie" vécue en chair et en os par un enfant qui n'a connu que cela ...

Un petit chef d'oeuvre qui remue les méninges comme l'avait fait, chez le même éditeur, Jean Molla et son Sobibor  

Sarah Cohen-Scali insiste sur la psychologie de l'enfant "fabriqué" qui n'a ni père, ni mère, qui n'en conçoit pas la nécessité. Pour lui, ce n'est qu'un moyen de plus pour pleurer. L'auteur a parfaitement su saisir l'évolution de la conscience du personnage, qui passe de la surprise, à l'incompréhension jusqu'à la débâcle finale. A noter que l'auteur ne s'appesantit pas sur les scènes violentes. Bien au contraire, elle ne fait qu'évoquer les camps ou les viols de femmes par exemple et préfère se concentrer sur l'intériorité de l'enfant. De même, elle évite tout happy end ou tout sursaut de conscience incroyable ou trop moralisateur. 

Un roman très original qui fera date dans la littérature pour adolescents. 


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