« Je ne l’attendais pas non plus à un niveau pareil. »
C’était il y a quelques petites années, inspiré comme rarement, L’Equipe s’était lancé une fois n’est pas coutume dans un pronostic loin d’être hasardeux : ça s’appelait « Gasquet, on parie ? » et ça expliquait grosso merdo pourquoi Richie serait le prochain Français à décrocher un titre qui compte. Une fois de plus le journal de référence a frappé fort car ils n’ont pas perdu leur pari. Gasquet joue encore. Depuis, le petit protégé de Tennis magazine est même parvenu en huitièmes de finales de pas mal de tournois, Tsonga en demi de pas mal d’autres. Un simple accident sans doute mais curieusement le concurrent le moins sérieux du quotidien, le fameux « Vestiaire », écrivait déjà en 2007 avec la nuance qui le caractérise, « Gasquet est-il nul ? » Pour atteindre un tel niveau de prophétie alors que le blondinet porte encore une casquette à l’envers et à battu Federer à Monte-Carlo deux ans auparavant, il faut au moins être capable de deviner en 2009 que Murray est une merde, en 2009 que Nadal n’aura jamais le genou suffisant, ou en 2010 que Federer ne revivrait au mieux qu’à Londres par un Eté 2012. Bref, être l’un de nos spécialistes. Depuis 5 ans, en tennis plus encore qu’ailleurs, ils nous expliquent que ce qui fait un champion n’est pas que le coup de téléphone à son fournisseur ou la séance photo avec Karine Ferri. Il y a aussi une histoire osseuse et musculaire voire deux ou trois séances chez Marcel Rufo. Celles que n’a pas suivies Richie, sinon il aurait saisi que son intérêt serait d’abord d’apprendre à lire avant de fréquenter le patron de Laurent Cabrol et une ancienne candidate de la Star Ac. Il aurait appris que le tennis n’était pas vraiment pour lui une passion spontanée et qu’il aurait de nombreux remerciements à filer à Papa de lui avoir mis une raquette dans les mains avant de lui faire manger son placenta pour ce revers dans le couloir de la maternité. Ca aurait évité à Richard, 14 ans, de passer plus de temps en short, qu’à rouler des galoches. Il fallait bien rattraper tout ça. Juste avant le chef d’oeuvre de Wimbledon 2012, sur sa surface préférée.
Au Mayer des trois manches
Car Richie devrait arrêter et préparer la suite, mais, là encore merci papa, il n’a pas été doté de la maturité ou du quotient intellectuel, nécessaire pour prendre les bonnes décisions et préfère continuer à répéter les conneries que Lagardère lui a apprises. Démonstration :
Richard Gasquet aime la gagne. En tout cas c’est ce qu’il a dit avant Roland-Garros. Le mythe de son dégoût a donc été balayé d’un revers d’un main, comme lui-même a été balayé douze fois sur treize en huitièmes de Grand Chelem. La coïncidence est amusante, peut-être plus quand il s’agit d’un Allemand en face, qui n’est ni Becker, ni Stich, ni Muster. La difficulté de la tâche consistait à taper dans la balle, au sens premier du terme, c’est-à-dire au minimum avec la musculature d’un adulescent. « Quand je vois comment j’ai été dominé dans la diagonale de revers », s’est félicité Richard, qui est l’un des vingt joueurs qui possède le plus beau revers du circuit, selon tous les observateurs, qu’ils soient commentateurs sur Canal, consultants sur Canal, ex-capitaine de Coupe Davis, ou tout à la fois.
Mais Ritchie aime le tennis, sinon il n’aurait pas bouffé autant de balle depuis sa plus tendre jeunesse, qu’un coup droit long de ligne ait manqué de respect à l’éducation parentale ou non. Alors Ritchie se bat. « Plein le cul, j’ai envie de me barrer du court », quel numéro un mondial ne l’a pas dit pour renverser une situation compromise.La mentalité du champion qui cherche une tactique qui marche. A ce petit jeu, Gasquet est un cerveau qui ne lâche pas sa proie. Comme en plus il a tous les coups du tennis dans sa palette technique, le top 20 de 26 ans sera bientôt top 30.
Pendant ce temps-là Arnaud Clément a fait finale en Australie, c’était en 2001 je crois.